Le débat sur le travail du dimanche a disparu de l'ordre de jour de l'Assemblée nationale. Il devait se terminer en décembre mais, devant la grogne de ses propres troupes, une heure de débat houleux et la désertion dans les rangs de l'UMP, le gouvernement avait proposé qu'un texte censé être plus consensuel soit remis à l'ordre du jour après les fêtes. La dernière mouture n'autorisait plus le travail tous les dimanches mais seulement huit dimanches par an au lieu de cinq actuellement, sauf dans les " zones touristiques ", une notion assez extensible, et en tout cas appliquée à Paris et Marseille. La discussion devait se faire lors de cette rentrée parlementaire.

Mais maintenant le débat est encore reporté. Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, a invoqué une trop grande charge de travail pour cette première session ; et d'ajouter cependant que " le gouvernement ne renonce à rien ", en précisant qu'il attendait le retour de Sarkozy du Proche-Orient pour arbitrer la question.

Ce report n'en est pas moins une reculade du gouvernement devant les problèmes que posait cette loi à sa propre majorité. Mais, au-delà, il devenait quelque peu surréaliste de continuer à présenter comme positif ce projet sur le travail du dimanche au moment où l'économie s'enfonce dans la crise, et la consommation avec ; cela soulignait que l'action gouvernementale relève de la vaine gesticulation.

Il reste à imposer l'enterrement définitif du projet. Ce sera aux travailleurs de le faire s'ils veulent éviter d'être de plus en plus taillables et corvéables à merci.