C'est la question qui était dans toutes les têtes à l'usine Peugeot de Sochaux, après l'annonce de la nouvelle aide publique de deux fois 3 milliards d'euros aux deux constructeurs automobiles.

Cela ne servira pas à augmenter les salaires en tout cas, puisqu'au même moment la direction annonçait 1 % d'augmentation générale au 1er janvier 2009. Comme si le coût de la vie n'avait augmenté que de 1 % l'année dernière ! Se rajoutent, si l'on peut dire, zéro euro pour l'intéressement et 26 euros mini pour la participation. Autant dire que le patron programme la diminution des salaires.

Et cela ne servira pas à embaucher les chômeurs, au contraire ! Les intérimaires continuent d'être poussés dehors au fur et à mesure de la fin de leurs contrats. Les 3 milliards dans sa poche, la direction a confirmé dès le lendemain ses intentions : 11 000 suppressions d'emplois au total cette année en Europe. Histoire sans doute de mettre les points sur les i et de répondre aux demandes de « contreparties » de Sarkozy. Bien entendu, la direction répète qu'il n'y aura pas de licenciements et qu'il ne s'agit que de départs en retraite ou de départs « volontaires ». Mais ça, c'est pour la galerie ! Dans les ateliers, il y a beaucoup moins de candidats pour partir. Aujourd'hui, qui est prêt à risquer de se retrouver dehors comme demandeur d'emploi, ou comme candidat à monter sa propre entreprise ?

Voilà ce que constatent les travailleurs : rien pour les salaires, rien pour l'emploi. Alors, encore une fois, ces 3 milliards, ça va servir à quoi ? La moindre des choses serait que l'utilisation de cet argent public soit sous le total contrôle des salariés et de la population.