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Dans le monde
Union européenne : Chacun pour soi, et tant pis pour les plus pauvres
En effet, la plupart de ces pays sont dans une situation économique dramatique. La Lettonie est pratiquement au bord de la faillite, alors que la population est en train de subir un plan d'austérité et qu'on annonce que son PIB va se contracter de 12 %. Les pays Baltes seraient, d'après les mots d'un économiste cité par Les Échos, « virtuellement morts ». La Hongrie, malgré une aide du FMI, n'arrive pas à rembourser ses dettes. Le zloty polonais, la couronne tchèque, le leu roumain et le forint hongrois ont perdu respectivement 32 %, 18 %, 17 % et 15 % de leur valeur face à l'euro depuis novembre 2008. La Roumanie envisage d'en appeler au FMI pour protéger ses réserves monétaires. Dans la plupart des pays de l'Est, c'est la déroute économique, après la fausse embellie promise par les sirènes capitalistes de l'Ouest.
Face à cette catastrophe annoncée, l'Union européenne a fièrement claironné son intention de faire face. Elle « ne laissera personne sur le bord de la route », a déclaré ainsi le Premier ministre tchèque qui préside actuellement l'Union européenne. Paroles, comme d'habitude, car en fait, les dirigeants des pays les plus riches qui décident de tout en Europe ont résolu de... ne rien faire, de surtout ne pas débourser plus.
Ils ont trouvé beaucoup d'arguments, non seulement pour ne pas aider directement les pays de l'Est qui le réclamaient, mais également pour refuser que les organismes bancaires européens aident plus massivement des économies qu'ils ont eux-mêmes envoyées dans le mur. Sarkozy par exemple a rappelé que « depuis que nous avons adopté un plan de sauvetage bancaire européen (le sien), nous n'avons pas connu de faillites bancaires comme aux États-Unis », en ajoutant pour se justifier : « Il ne faut pas dramatiser les choses ». La chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé qu'un plan de sauvetage global pour les pays de l'Est appauvris par la crise serait peu judicieux. Le Premier ministre luxembourgeois, lui, a trouvé comme argument que « chaque pays a des problèmes spécifiques » et qu'un plan global serait inapproprié.
Tous d'accord pour prôner les vertus de la solidarité européenne... et pour l'oublier quand ils sont au pied du mur.