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Dans les entreprises
Glaxo - Evreux : En grève contre le plan « antisocial » de la direction
Jeudi 8 février, la ville d'Evreux était frappée de stupeur à l'annonce du nombre de suppressions d'emplois à l'usine GlaxoSmithKline : 798 emplois devraient disparaître, soit près de la moitié de l'effectif, et cela d'ici 2012.
Pendant des années, l'usine GSK d'Evreux employait jusqu'à plusieurs centaines d'intérimaires et de CDD. En 2008, il était mis fin aux derniers contrats précaires, et des propositions de la direction permettaient aux salariés anciens de partir. Les suppressions d'emplois annoncées sur le site d'Evreux ne peuvent donc se faire qu'avec des licenciements. En plus, au-delà de 2012, aucune garantie n'est donnée par la direction sur la pérennité du site.
Pourtant, très récemment, tous les secteurs avaient été félicités pour leurs performances. Les travailleurs ébroïciens avaient été qualifiés « d'incontournables », le site et ses salariés avaient été comparés à « une autoroute », tandis qu'une autre usine du groupe était comparée à « un chemin de campagne ».
Alors, quand les licenciements ont été annoncés et qu'ensuite une responsable a été jusqu'à qualifier la production de « larvaire », le sentiment « qu'on se moque de nous » a été le plus fort, et la colère s'est exprimée.
Mercredi 11 mars, tandis que les négociations débutaient, les ouvriers lançaient le mot d'ordre de 10 000 euros pour tous pour « préjudice moral », et ce indépendamment des éventuels licenciements. Cette prime de 10 000 euros était la somme touchée il y a quatre ans par tous les salariés de l'usine Sanofi Aventis de Notre-Dame de Bondeville (Seine-Maritime) lors de son rachat par Glaxo-SmithKline. Ce débrayage spontané mettait les syndicats d'accord et rapidement ils appuyaient cette revendication.
Des piquets de grève étaient mis en place aux trois entrées de l'entreprise pour bloquer les expéditions et les livraisons. La grève se généralisait en fabrication.
Jeudi 12 mars, François Chérèque est venu soutenir les grévistes et tout le week-end la population ébroïcienne a apporté des marques de sympathie aux piquets de grève maintenus jour et nuit. Il faut dire que dans de nombreuses familles ouvrières les enfants ont fait de l'intérim à GSK !
Mardi 17 mars, la direction proposait 5 000 euros brut pour tous les salariés du site et la récupération des heures de grève. Elle refusait totalement de discuter des licenciements.
Le lendemain mardi 17 mars, ce sont les directeurs de Glaxo France et de Glaxo Evreux eux-mêmes qui sont passés aux piquets de grève pour proposer... la même chose. Ils se sont fait copieusement huer. Une assemblée générale était prévue à l'heure du changement d'équipe, et de nombreux grévistes n'avaient pas l'intention de lâcher. La nouvelle de l'augmentation de 18 % que le PDG du groupe, Andrew Witty, s'attribue au 1er avril - faisant passer son salaire annuel de 1,05 à 1,23 million d'euros - alimente encore leur détermination.