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Leur société
Vie politicienne : OTAN en emporte le vent
Sarkozy et son gouvernement souhaitent que la France rejoigne le commandement militaire de l'OTAN qu'elle avait quitté en 1966, du temps de de Gaulle. La question est d'une importance secondaire, les rapports de force et de dépendance entre l'impérialisme français et son tuteur américain étant fixés depuis longtemps. Il ne s'agit pour Sarkozy que de faire un geste vis-à-vis des États-Unis, sans que cela change grand-chose sur le fond de la politique étrangère française. Car la France est depuis longtemps aux côtés des États-Unis pour défendre l'ordre impérialiste mondial, qu'elle participe ou non au commandement de l'OTAN, qu'elle ait ou non des velléités d'indépendance sur tel ou tel aspect.
Mais quoi qu'il en soit, la question doit quand même passer devant le Parlement. Et c'est là que le bât blesse pour le gouvernement Fillon.
En effet, un vote sur ce seul point pourrait s'attirer non seulement l'opposition de la gauche, mais donner aussi l'occasion à certains parlementaires UMP de montrer leur différence, d'en appeler aux mânes du gaullisme, bref de se démarquer à peu de frais de Sarkozy. Or, visiblement, ce dernier aime sa majorité comme sa montre bracelet : monobloc.
Fillon a donc trouvé la parade, vieille comme le Parlement : demander la confiance de l'Assemblée sur l'ensemble de sa politique extérieure, faisant passer l'OTAN avec le reste. Les parlementaires de la majorité ne peuvent pas la lui refuser.
Le Premier ministre a de plus présenté la chose en termes d'un grand classicisme gaullien : « Me voilà devant vous, sollicitant la confiance de la majorité pour servir une certaine idée de la France dans le monde ». On s'y croirait, il ne manque que l'accent. Mise en scène ridicule pour des acteurs pitoyables !