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- Lutte ouvrière n°2126
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Leur société
Chômage partiel : Le patronat doit assurer les salaires à 100 %
À compter de ce 1er mai, les journées de chômage partiel devraient être indemnisées à 75 % du salaire brut de base au lieu de 60 % précédemment. Ce qui représentera environ 90 % du salaire net de base, car cette indemnité n'est soumise qu'aux 7 % de cotisations CSG et CRDS.
Mais même compensé à 75 % du salaire brut, les salariés mis en chômage partiel continueront de perdre des revenus, car les patrons ne compensent pas le salaire réel. En particulier la plupart des primes ne sont pas prises en compte, des primes annuelles, mais aussi des primes d'équipe ou de nuit, et même la prime d'ancienneté, pourtant garantie. Les patrons recourent de plus en plus à cette flexibilité du travail, alternant les semaines de surproduction et les semaines de chômage et en plus, ils obtiennent de l'État la prise en charge d'une part croissante de leur masse salariale.
En effet, pour l'indemnisation à 75 % du salaire brut, c'est à nouveau essentiellement les fonds publics qui vont payer. À l'allocation spécifique de chômage partiel de 3,33 euros ou de
3,84 euros (suivant la taille de l'entreprise) par heure et par salarié que l'État verse déjà aux entreprises, il ajoutera à partir du 1er mai une rallonge de 1,90 euro pour les 50 premières heures. Le contingent annuel d'heures de chômage partiel indemnisables est fixé à 800 heures par salarié pour l'ensemble des branches professionnelles, voire à 1 000 heures dans certains secteurs comme l'automobile et le textile. À partir de la 51e heure, c'est l'Unedic qui versera un complément de 3,90 euros pour toutes les heures suivantes ! Soit au total : 7,74 euros de fonds publics par heure et par salarié mis provisoirement en arrêt d'activité.
Quand on sait que le ministère de l'Emploi annonce que le chômage partiel pourrait toucher 600 000 salariés en 2009, contre 150 000 à la fin de 2008, on voit que le déficit de l'Unedic n'a pas fini de s'aggraver !
Les salariés mis en chômage partiel réclament que le patronat complète à 100 % leurs revenus. Dans plusieurs entreprises, par leur lutte, ils l'ont obtenu en partie ou totalement. Cela est normal. Au patronat de payer sa crise en prenant sur ses profits présents et passés, c'est même lui seul qui devrait financer la totalité du chômage partiel.