Les salariés d'Altis viennent de suspendre leur mouvement de grève après sept jours d'arrêt total de la production et de blocage des portes. Sept jours de grève, c'est une grande première pour cette entreprise habituée à régler les conflits par consensus syndical. Il faut dire que la direction a été provocante en annonçant 400 licenciements avec des conditions d'indemnisation quasiment au minimum légal, alors qu'elle a fait des millions d'euros de profits, qu'elle en a empoché autant sous forme de subventions de la part de l'État, du Conseil général, etc.

Le mouvement de grève a permis d'améliorer de façon notable les conditions de départ des salariés, même si celles-ci ne sont pas au niveau de ce que la direction avait dû céder en 2007. Cependant, la grève a contraint la direction à lâcher des indemnités plus conséquentes qu'elle n'entendait en accorder au départ. Mais cela est bien peu au regard des sommes encaissées par les actionnaires ces dernières années. Le groupe a de l'argent et il aurait pu débourser bien plus ! C'est ce que pensent nombre de salariés. Et cela n'est pas un hasard si, lors du vote, près de la moitié des présents ont voté pour la continuation du mouvement.

Une partie des organisations syndicales étaient pour « suspendre le mouvement » et pour la reprise du travail et ont fait pression dans ce sens. Prétextant le refus d'afficher ses divergences internes, l'intersyndicale a organisé un vote à bulletin secret tout en empêchant un salarié favorable à la grève de s'exprimer publiquement ! Résultat : la reprise a été votée à quelques voix près.

Mais tous les grévistes ont conscience que les améliorations ont été obtenues grâce à leur détermination et à leur mouvement. Espérons que cela serve de répétition pour les futures luttes.