La Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés a publié des chiffres sur les accidents du travail pour 2007. Cette année-là, 184 travailleurs du bâtiment ont perdu la vie dans le BTP, un chiffre en hausse de plus de 50 % en trois ans. Le nombre d'accidents de travail avec arrêt a dépassé les 130 000. Et encore ce chiffre est-il sous-estimé car les entreprises (dans le BTP comme dans bien d'autres) font pression sur les travailleurs pour qu'ils renoncent à se mettre en arrêt pour cause d'accident.

Le bâtiment est le secteur qui demeure le plus dangereux aujourd'hui et l'espérance de vie des salariés y est en moyenne écourtée de sept ans. Mais bien sûr, la course au profit de la part des gros promoteurs immobiliers et des entreprises du BTP entraîne une augmentation des risques : déplacements incessants, pression sur les délais, baisse des mesures de sécurité, sous-traitance en chaîne, précarité du travail. C'est chez les intérimaires que les accidents sont deux fois plus graves et plus fréquents. Et davantage pour les petites entreprises que pour les grosses.

Les chiffres de la CNAM sont ceux d'avant la crise. Ils montrent que la lente diminution du nombre des accidents dans le BTP s'est arrêtée pour repartir à la hausse. Et il n'est même pas dit que le marasme actuel du BTP, lié à la crise, change quoi que ce soit dans le dramatique manque de sécurité.