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- Lutte ouvrière n°2142
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Nouvelle-Calédonie : Acharnement contre le leader syndicaliste, Gérard Jodar
Gérard Jodar, syndicaliste, président de l'USTKE, l'Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités de Nouvelle-Calédonie, restera en prison. Ainsi en a décidé le juge d'application des peines de Nouméa, suite à une demande d'aménagement de la peine de trois mois de prison.
Cette condamnation à de la prison ferme avait été infligée en juin dernier, suite à un conflit avec la société de transports en commun, Carsud, en avril 2008. Le motif de la condamnation avait été une prétendue « provocation à attroupement armé ». Le syndicaliste a été également privé de droits civiques pendant trois ans.
Mais ce n'est pas la seule poursuite que les autorités judiciaires ont lancée contre Gérard Jodar, en tant que militant syndical. Pendant la grève qui a touché la compagnie aérienne Aircal, sur l'aérodrome de Nouméa, plusieurs syndicalistes s'étaient réfugiés le 28 juin dernier dans deux avions dont les portes étaient ouvertes, pour se protéger d'une charge policière. 28 syndicalistes ont alors été poursuivis pour « entrave à la circulation d'un aéronef » ! Six syndicalistes ont été condamnés à de la prison ferme, dont Gérard Jodar à un an de prison.
À juste titre, Gérard Jodar parle d'acharnement de l'État contre lui et contre son syndicat, le deuxième de l'île. Il exige du gouvernement français le respect intégral des dispositions de l'accord de Nouméa de 1998, accord qui devait conduire à une vraie décolonisation. Lui et son syndicat dénoncent le sort de la population kanake pauvre, face au pouvoir qui défend systématiquement le patronat local.
le 25 août prochain, les condamnations concernant l'affaire de l'aérodrome de Nouméa viennent en appel devant le tribunal. Pour soutenir les syndicalistes emprisonnés, une journée de mobilisation est organisée en Nouvelle-Calédonie samedi 22 août.