L'ensemble des fédérations syndicales des employés de La Poste appellent à une grande journée de grève et de manifestations dans tout le pays, mardi 22 septembre, contre la privatisation que le gouvernement veut faire adopter dans les semaines qui viennent par le Parlement.

Voilà des années que La Poste prépare cette privatisation en visant la rentabilité avant tout, au prix de suppressions massives d'emplois, de réorganisations incessantes qui alourdissent la charge de travail de chacun dans le but de faire faire le travail avec des effectifs de plus en plus réduits. Les bureaux de postes, « pas assez rentables », sont fermés par milliers, remplacés, ou pas, par des « points Poste » chez des commerçants. Dans les bureaux qui subsistent, les files d'attente s'allongent par manque de guichetiers, le courrier est de plus en plus mal distribué par manque de facteurs... Toutes les activités « rentables » sont données les unes après les autres au privé et le service public ne cesse de se dégrader en même temps que les conditions de travail des postiers.

Alors que le chômage augmente, La Poste continue de supprimer des emplois, à se débarrasser de ceux qui sont en contrat à durée déterminée, à ne pas embaucher les apprentis qu'elle avait recrutés pour les former, etc. Elle fait des bénéfices mais veut en faire encore plus pour être suffisamment attractive pour que les capitaux privés s'y investissent. Et si La Poste était privatisée, les attaques s'accélèreraient encore !

S'opposer au projet du gouvernement, imposer les embauches nécessaires, l'amélioration des salaires et des conditions de travail des postiers, l'amélioration des services rendus aux usagers : voilà un véritable objectif de salut public !

Pour l'atteindre, la réussite de la journée du 22 septembre est une étape particulièrement importante car cette journée de grève, appelée par toutes les fédérations syndicales dans tout le pays, peut permettre aux postiers de mesurer la force immense qu'ils représentent quand ils agissent ensemble et pas seulement isolés chacun dans son propre bureau. Ils sont encore environ 280 000 et il est certain que si cette journée pouvait leur redonner confiance dans leur force, elle pourrait être le point de départ d'une mobilisation massive qui obligerait le gouvernement à faire machine arrière. La journée du 22 peut être aussi une occasion pour les usagers de se joindre dans la mesure du possible aux manifestations qui seront organisées pour exprimer leur soutien à la mobilisation des postiers et leur opposition à la privatisation.

C'est dans la grève et dans la rue que les postiers, s'ils se mobilisent à quelques dizaines de milliers, peuvent représenter une force considérable d'autant plus qu'une lutte massive et déterminée aurait alors la sympathie active de toute la population laborieuse.

Plus ample sera le succès de la journée du 22 septembre, plus la préparation d'une riposte efficace aux attaques du gouvernement sera crédible.