Le Brésil achèterait 36 avions Rafale : « Sarko est arrivé-é-é... »09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Brésil achèterait 36 avions Rafale : « Sarko est arrivé-é-é... »

En un seul voyage éclair au Brésil, le super-VRP Sarkozy aurait réussi à décrocher un contrat pour la vente de 36 Rafale, cet avion de combat construit par Dassault et qu'il n'avait réussi à vendre qu'à l'État français, c'est-à-dire à le faire payer par la population. Mais pour l'instant, il ne s'agit encore que d'une promesse d'achat et, avant de crier cocorico, Sarkozy aurait peut-être dû réfléchir un peu plus aux précédents exemples de démarchages ratés.

À en croire les proches du président français, si le Rafale ne se vendait pas à l'étranger, cela aurait été dû uniquement à « un problème de force commerciale », et non pas parce que, à au moins 78 millions d'euros l'unité sans équipements, il est nettement plus cher que les appareils fabriqués par Boeing ou Saab, en concurrence avec Dassault. Mais grâce à ses talents de bonimenteur, Sarkozy aurait donc réussi là où ses prédécesseurs avaient échoué.

Il a fallu cependant y mettre le prix, en acceptant des contreparties. Ainsi, le contrat prévoit que cette vente s'accompagne d'un échange de technologie, le Brésil n'achetant que six appareils fabriqués en France, tandis que les autres seraient fabriqués dans des usines brésiliennes. Sarkozy a aussi dû s'engager pour 500 millions d'euros sur l'achat d'une dizaine d'avions de transport militaire fabriqués par l'entreprise brésilienne Embraer (dont, soit dit en passant, Dassault est actionnaire, même si ce n'est qu'à hauteur de 2 %).

Ce contrat « historique » est évalué à près de cinq milliards d'euros, qui s'ajoutent aux 6,7 milliards d'euros que Sarkozy avait décrochés l'an dernier pour la vente de cinquante hélicoptères et quatre sous-marins. Mais à qui va-t-il profiter ? On nous dit que cela permettra de maintenir l'emploi chez Dassault-aviation qui, à cause de la crise, a vu baisser ses ventes de Falcon, son autre fleuron, civil celui-ci. Mais ce n'est pas pour autant que Dassault est au bord de la faillite, loin de là, et qu'il n'aurait pas les moyens de payer tous ses salariés, même en cas de baisse temporaire d'activité, puisqu'il a distribué 760 millions d'euros de dividendes à ses actionnaires sur ces dix dernières années.

À condition que cette vente d'avions se concrétise, les seuls bénéficiaires seront les actionnaires de Dassault, de Thales et de Safran, associés pour la fabrication du Rafale, dont Sarkozy défend les intérêts avec zèle.

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