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Dans les entreprises
Freescale : La grève se poursuit
Entrés dans leur troisième semaine de grève, les travailleurs de Freescale sont toujours aussi déterminés à faire payer le plus cher possible la décision de leur patron de fermer les secteurs de production en 2011 (800 licenciements sur 1 600).
La direction de Freescale ne veut toujours pas s'exprimer sur le niveau des indemnités de départ. Elle persiste à ne parler que des soi-disant « reclassements ». À une délégation des grévistes, elle a signalé que trente personnes auraient déjà trouvé un poste... en quatre mois (depuis l'annonce de la fermeture). À ce rythme, ça en ferait 200 d'ici fin 2011. C'est loin du compte, et c'est bien pour ça que les travailleurs veulent une indemnisation conséquente, à hauteur du préjudice subi.
Le tribunal a rendu son jugement le jeudi 17 septembre en donnant raison à la direction qui entendait « rétablir l'accès à l'entreprise », c'est-à-dire permettre la sortie des marchandises produites avant la grève. Les grévistes avaient bien remarqué que des membres du « staf de direction » venaient dorénavant avec des sacs à dos. Ils ne se préparaient pas à une éventuelle séquestration mais c'était sans aucun doute pour transporter les précieuses plaquettes qui manquaient à certains clients. Ce trafic pour contourner les filtrages devait paraître insuffisant car le vendredi matin, la direction faisait envoyer les CRS, casqués, bottés, une demi-heure après qu'un membre du « staf » eut informé les grévistes qu'il n'y aurait pas d'intervention... avant 24 heures.
Les CRS sont partis une fois sortis les camions de livraison chargés des stocks de produits réalisés avant le début de la grève.
Beaucoup de grévistes ont été choqués par l'emploi de la force publique, surtout de la part d'une direction qui n'a que le mot « éthique » à la bouche. Et ils ont bien sûr remarqué que les forces de police étaient bien pressées de faire respecter « une décision de justice », alors que chez Molex, elles n'avaient rien fait contre les vigiles qui avaient bloqué pendant des semaines l'entrée des salariés sur l'ordre des patrons, bien que la justice ait ordonné la réouverture du site.
Licencier des centaines de travailleurs tout en faisant des bénéfices, c'est parfaitement légal et juste. Par contre se battre pour faire respecter ses droits, c'est interdit. Mais il en fallait plus pour décourager les salariés en lutte.
Lundi 21 septembre, la grève était largement majoritaire dans toutes les équipes de production. Il n'y avait qu'une cinquantaine de non-grévistes en plus de la maîtrise, et toujours plus de 250 grévistes actifs aux entrées de l'usine.
Ce qui est à l'ordre du jour et qui se discute dans les assemblées générales, c'est de mener des actions vers l'extérieur : en informant les autres travailleurs de la ville et la population des agissements patronaux. Et le succès de la manifestation du jeudi 17 septembre a montré que cela renforcerait le mouvement.