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Leur société
G20 : Sarko en vedette... américaine
« Je suis partout » semble être punaisé en lettres d'or à la tête du lit de Sarkozy.
En une semaine aux États-Unis, il saute de l'assemblée de l'ONU sur le réchauffement climatique aux deux jours de réunion du G20 de Pittsburgh, en compagnie de dix-neuf autres chefs d'État ou de gouvernement, en passant par le Conseil de sécurité de l'ONU sur la « question » iranienne. Sans oublier quelques rencontres « bilatérales », avec le président chinois Hu Jintao, avec le Premier ministre israélien Netanhyaou, puis avec Medvedev, le chef de l'État russe. Au passage, un show télévisé est prévu sur les deux chaînes publiques françaises, ainsi qu'une rencontre en direct avec 3 000 ressortissants français de New York.
Concernant le G20, les interventions prévues par les dirigeants français ont toutes les chances de se perdre dans les eaux profondes de l'Ohio. Sarkozy a beau s'enorgueillir d'avoir obtenu à Bruxelles le soutien des Vingt-Sept, il peine à tenir le haut de l'affiche dans ce sommet à palabres sur le devenir de la crise économique. D'ailleurs, qu'a-t-il de particulier à dire, lui qui, comme tous les autres participants au G20, entend reconduire le soutien aux banques et aux capitalistes ? Abandonnée sitôt évoquée, la prétendue croisade pour le plafonnement des bonus des traders et des banquiers ! La « petite différence » française se résume désormais à un « étalement » de ces bonus dans le temps, à une suggestion de malus en cas de pertes et à une vertueuse mais symbolique exigence d'augmentation des fonds propres, censée limiter les risques de bulle spéculative.
Sans qu'il s'agisse le moins du monde d'une nouveauté, on voit même ressurgir une idée inventée il y a plus de 35 ans par un économiste américain, la « taxe Tobin ». Il s'agit d'un infime prélèvement sur les capitaux spéculatifs, censé réduire la spéculation financière. Evoquée il y a quelques mois par le ministre Kouchner, cette taxe qui se monterait à 5 centimes sur une transaction de 1 000 euros, avait alors été balayée par Lagarde, la ministre de l'Économie. Mais puisque Barroso, le président de la Commission européenne, puis Brown, le Premier ministre britannique, et même Angela Merkel s'en sont saisis, Kouchner peut resservir son joker, qui à défaut d'une quelconque efficacité fait au moins couler de l'encre.
Six mois après le précédent G20 qui a eu sur la crise économique les effets que l'on sait, le nouveau « sommet » n'agite guère que les valets des capitalistes qui y participent, pendant que, au sein des véritables sommets de la finance et de l'industrie, on spécule de plus belle.