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- Lutte ouvrière n°2147
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Martinique : Mobilisation autour de Ghislaine Joachim-Arnaud
Environ 300 militants et sympathisants du syndicat CGTM (CGT martiniquaise), du Collectif du 5 février, de Combat Ouvrier, et de la population ont accompagné Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale de la CGTM et dirigeante de l'organisation trotskyste Combat Ouvrier, lors de sa convocation par la police du SRPJ à l'hôtel de police du Lamentin. Plusieurs prises de parole ont eu lieu avant qu'elle n'aille à son rendez-vous, pour affirmer une totale solidarité avec elle et avec les propos de « l'une des porte-parole des milliers de travailleurs et des petites gens mobilisés en février et mars 2009 ».
Tous reprirent plus d'une fois « Matinik sé ta nou, Matinik sé pa ta yo, on ban pwofitè vôlè, nou ké fouté yo dewô » (La Martinique est à nous, la Martinique n'est pas à eux, une bande de profiteurs voleurs que nous allons foutre dehors - slogan très repris dans les manifestations de février-mars 2009). Les prises de parole se sont succédé jusqu'à la fin de la convocation et à la sortie de la camarade de l'hôtel de police. Tour à tour, militants syndicaux, représentants du Collectif du 5 février, militant de Combat Ouvrier, qui ont dénoncé le non-respect des accords conclus après la grève générale de février-mars 2009 sur la prime de vie chère, les baisses de prix ou la multiplication des licenciements, ont été chaleureusement applaudis.
À sa sortie, notre camarade a fait un compte-rendu sur le déroulement de sa convocation, suite à une plainte déposée par une association « Respect DOM » qui a pour représentant le sieur Jean-François Hayot, (l'une des plus grosses familles békés) pour « incitation à la haine raciale et à la discrimination raciale ». Cela a été l'occasion pour elle, devant les militants, sympathisants mais aussi devant les représentants des médias, de rappeler qu'en Martinique, l'utilisation du terme « Béké » est historiquement liée aux gros possédants capitalistes et qu'à ce titre, il existe « aussi des békés nèg, chinois, milat', ou... kako » (noirs, chinois, mulâtres ou... de n'importe quelle couleur).
Pour tous, cette convocation était bel et bien une provocation contre ceux qui redressent la tête et n'acceptent pas la « pwofitasyon ». Et ils étaient satisfaits d'y avoir répondu et aussi d'avoir affirmé qu'ils étaient décidés à ne pas en rester là.