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Leur société
Reprise économique : On ne nous fera pas prendre des vessies pour des lanternes
À en croire les grands moyens d'information, la reprise économique serait au rendez-vous de ce début d'automne. Les commentateurs mettent en avant la situation sur les places boursières de la planète. Ainsi l'indice français des valeurs boursières, le CAC 40, a passé la barre des 3 800 points, ce qui représente une hausse de plus de 50 % par rapport à son seuil le plus bas. Les principales Bourses de la planète affichent elles aussi une hausse à deux chiffres depuis le début de l'année.
Du coup, on assiste au retour des fusions-acquisitions ou des OPA et, de nouveau, les banques donnent des signes qui montrent qu'elles sont prêtes à desserrer les cordons du crédit... pour aider à des opérations d'envergure dans le domaine de la spéculation. De toute façon, bien des groupes industriels ou commerciaux ont conservé des disponibilités financières qui leur permettent de mettre immédiatement des milliards sur la table. Dans les dernières semaines, Disney s'est offert Marvel pour 2,8 milliards d'euros, tandis que Deutsche Telekom, Orange, Orangina, Vinci, Vivendi, sont annoncés comme de possibles candidats à des rachats d'entreprises.
Le 7 septembre dernier, le groupe Kraft - le numéro deux mondial de l'alimentaire, qui possède entre autres Lu, Suchard, etc. - a dit être prêt à racheter le chocolatier Cadbury pour 11,7 milliards d'euros, ce qui a été salué comme une preuve du « retour à la confiance ».
Derrière la progression des indices boursiers ou des annonces de rachats d'entreprises se dissimulent, surtout, des opérations spéculatives qui ne relanceront en rien la production, ni la consommation des familles populaires.
« Il y a plein de pognon. Il faut bien le placer quelque part et, pour le moment, les actions sont un investissement intéressant » commente un analyste financier cité par Le Monde. Si relance il y a, c'est donc uniquement celle des grandes manoeuvres en Bourse, des opérations de rachats à coups de milliards, mais pour les populations, pour les travailleurs, cela ne se traduira en rien par une amélioration des conditions d'existence.
Cette prétendue « relance » purement spéculative n'effacera pas les conséquences de la crise sur l'emploi. D'ailleurs le chômage devrait continuer de progresser. Ainsi, selon les chiffres de l'OCDE, les destructions d'emplois dans les pays développés devraient passer de 800 000 par mois depuis la mi-2007 à 500 000 par mois d'ici... 2010.
La misère et même le dénuement alimentaire ne diminueront pas car les indices boursiers, même à la hausse, n'ont jamais nourri la population.