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- Lutte ouvrière n°2150
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Leur société
La mort de deux adolescents à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) : La justice dédouane les policiers
La procureure du parquet de Pontoise a rendu un réquisitoire demandant un non-lieu à l'encontre des deux policiers impliqués dans un accident ayant causé la mort de deux adolescents à Villiers-le-Bel, en novembre 2007. Leur mort avait déclenché l'émotion dans cette cité, parmi les plus pauvres de la ville, et des centaines de jeunes avaient manifesté leur colère durant plusieurs nuits d'émeutes.
La procureure a rejeté l'entière responsabilité de l'accident sur les deux jeunes. L'enquête a montré, il est vrai, qu'ils roulaient sur une minimoto, non faite pour circuler sur une voie publique, à une vitesse de 66 km/h, et qu'ils ne portaient pas de casque. Mais elle a aussi montré que les policiers, eux, roulaient sans gyrophare, à 64 km/h, alors qu'ils avaient déclaré n'être qu'à 50 km/h, la vitesse maximum autorisée en ville. Qu'à cela ne tienne, la procureure les a mis hors de cause.
Il semblerait que la justice trouve bien des excuses aux policiers quand ils font leur rodéo dans les rues des villes puisqu'à Marseille, il y a quelques semaines, le procureur n'a requis qu'un an de prison avec sursis contre le policier qui, roulant là aussi trop vite, avait tué un jeune sur un passage piéton en juin 2007. En revanche, cinq jeunes, accusés d'avoir tiré sur les policiers pendant les nuits d'émeutes de Villiers-le-Bel, vont prochainement être jugés en cour d'assises.
Dans ces conditions, il ne faut pas être surpris si les jeunes des cités et des quartiers défavorisés n'ont aucune confiance dans la police ni dans la justice de ce pays.