Le plan cancer de Sarkozy : La «com» ne remplacera pas les soins04/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2153.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le plan cancer de Sarkozy : La «com» ne remplacera pas les soins

Sarkozy a dévoilé lundi 2 novembre un plan cancer pour les années 2009-2013. Comme toujours, il prétend faire dans le grand, l'objectif n'étant pas seulement de mieux soigner cette maladie, première cause de mortalité en France, mais aussi de la prévenir en réduisant « les inégalités, notamment régionales et sociales ».

Un programme ambitieux donc, dans les mots. Mais les mesures proposées et les moyens mis en jeu sont dérisoires par rapport aux besoins humains et matériels. Pour les cinq années 2009-2013, Sarkozy annonce un budget de 730 millions d'euros, soit à peine plus de 150 millions d'euros par an...

Cela n'empêche pas Sarkozy de promettre l'augmentation de 20 % d'ici 2013 du nombre de cancérologues, radiothérapeutes et hématologues. Mais comment croire à cette promesse quand, dans le même temps, Roselyne Bachelot annonce la suppression de 500 postes de praticiens hospitaliers dans les trois ans ? D'ailleurs, c'est beaucoup plus de cancérologues qu'il faudrait former, puisque actuellement le pays n'en compte que 0,7 pour 100 000 habitants, ce qui le place au niveau de l'Albanie...

Sarkozy part aussi en guerre contre le tabac et l'alcool. Il a confirmé la hausse de 6 % du prix du tabac et l'augmentation du remboursement des substituts nicotiniques, mais seulement pour les bénéficiaires de la CMU et les femmes enceintes. Avec de telles mesures, on est bien loin d'une véritable prévention, qui pourrait commencer dès l'école mais demanderait là encore des moyens, comme par exemple des surveillants ou du personnel de santé scolaire. Quant à la lutte contre l'alcool, elle consistera à indiquer la quantité d'alcool contenue dans chaque bouteille sur l'étiquette à partir de 2011... ce qui ne changera évidemment rien par rapport à l'obligation actuelle d'indiquer le degré alcoolique.

Sarkozy a aussi annoncé la création d'une « journée nationale de l'activité physique », pour que celle-ci ne reste pas l'apanage des « beaux quartiers ». Ce n'est pas encore cela qui donnera à son « plan cancer » beaucoup plus d'impact sur la santé publique. Aussi peu que le précédent plan cancer 2003-2007 de Chirac, dont un rapport de la Cour des comptes de juin 2008 révélait que 30 % des mesures n'avaient même pas vu un début de réalisation, et que 30 % n'avaient été réalisées qu'« à un degré moyen ou variable ».

Mais l'essentiel était que, pendant deux jours, Sarkozy puisse se présenter comme un promoteur de la lutte contre le cancer, en tentant de faire oublier que c'est tous les jours que son gouvernement s'en prend à la santé, en fermant des hôpitaux, en supprimant des postes, en déremboursant des médicaments ou encore en augmentant le forfait hospitalier.

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