La direction de Peugeot Mulhouse a été condamnée par le conseil des prud'hommes pour harcèlement moral. La victime, un ouvrier de l'atelier du Ferrage, avait saisi ce tribunal deux ans auparavant, soutenu par la CGT.

Ce salarié, embauché en 2001, subissait des brimades permanentes de la part de ses deux chefs successifs : manque de respect, provocations, ou affectation sur un poste de travail pour lequel il avait des contre-indications médicales (et sur lequel il aura un accident du travail en 2004).

La direction a fait la sourde oreille pendant deux ans, mais les prud'hommes ont considéré que les faits de harcèlement moral étaient bel et bien avérés. PSA devra verser 4 000 euros à cet ouvrier en réparation du préjudice subi.

Le jugement a été prononcé le 20 août dernier, mais rendu public la semaine dernière, une fois acquis que la direction ne ferait pas appel du jugement. Elle avait un mois pour le faire, mais y a renoncé, « dans un souci d'apaisement », a-t-elle prétendu. En réalité, elle sait que c'est sa course à toujours plus de productivité qui conduit certains chefs à se comporter comme de petits dictateurs locaux. Si elle ne les encourage pas, elle ferme les yeux sur leurs comportements méprisables.

En se défendant, plus qu'il n'a réclamé de l'argent, cet ouvrier a défendu sa dignité et celle de tous les autres.