Le prochain sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique doit se tenir en décembre prochain. Mais on commence à s'agiter à son propos, dans le petit monde médiatico-politique. Une agitation aussi hypocrite que vaine, car on peut parier que cette réunion au sommet des chefs d'État de la planète ne sera pas plus efficace contre le réchauffement climatique que ne l'a été le protocole de Kyoto adopté il y a douze ans, mais pas par tous les pays.

Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Écologie, n'a pas été le dernier à se montrer, faisant le tour de la planète pour rencontrer les dirigeants des pays les plus pauvres dans le but, dit-il, de bâtir avec eux un « axe de justice sociale et écologique »... Rien que ça !

En fait de justice sociale, il ressert la recette éculée de tous les pays riches proposant une aide financière aux pays pauvres. Il annonce que cette aide, destinée à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir les énergies renouvelables, sera conditionnée à la réalisation de programmes précis, comme la construction de barrages hydrauliques, de centrales solaires ou de champs d'éoliennes... On ne sait pas si ces grands travaux sortiront de terre. On ignore si cela se traduira par une réduction sensible de la pollution et de l'effet de serre. D'autant que les pays visités par le ministre ne sont pas ceux qui polluent le plus. Mais on sait à l'avance que ces projets seront, cette fois encore, une source de profits pour les marchands de béton et autres fabricants français.

Et voilà comment l'argent public pourra servir à faire grossir les profits des capitalistes, en ne faisant qu'un petit détour par les pays pauvres. Un procédé classique, qui se pare du manteau de l'écologie mais qui n'a rien de vertueux.