À l'occasion d'une rencontre avec des élus de la majorité UMP, Hortefeux a émis l'idée « d'un couvre-feu ciblé s'appliquant aux délinquants de moins de 13 ans ». S'appuyant sur des chiffres qui montrent une augmentation de la délinquance, il y va de sa recette.

En fait, son problème n'est pas la lutte contre la délinquance chez les jeunes et les très jeunes. Si tel était le cas, le ministre aurait dénoncé au sein de son gouvernement les suppressions de postes dans l'Éducation nationale ; il se serait prononcé pour l'ouverture de maisons de jeunes dans les quartiers et le recrutement d'animateurs et d'éducateurs dans toutes les cités. Mais cela impliquerait que l'État y consacre des moyens humains et financiers, qu'il prenne le problème à bras le corps, ce qui n'est pas envisagé.

Non, mais il se trouve que le temps presse avant les élections régionales pour flatter les préjugés réactionnaires et anti-jeunes de l'électorat. Et si le gouvernement s'agite sur ce thème, c'est par pure démagogie envers ceux qui pourraient être tentés de voter encore plus à droite que l'UMP.

De nombreuses voix se sont élevées à la fois pour dénoncer le caractère choquant de cette proposition et surtout pour souligner qu'elle est inapplicable. Juges, avocats, syndicats de policiers ont mis en évidence l'impossibilité de discerner, parmi les jeunes qui sont dans la rue, ceux qui sont délinquants de ceux qui ne le sont pas. À moins de les arrêter tous et de trier ensuite.

Nous ne connaissons pas le QI du sieur Hortefeux, mais il y a tout lieu de penser qu'il est capable de comprendre ces choses-là tout seul.