En camping dans les Yvelines, pourquoi pas ? Même dans la région de Flins-Aubergenville, si on veut faire un peu de tourisme industriel, à la rigueur. Mais en automne ou en hiver, pendant plusieurs mois d'affilée, cela ressemble à tout sauf à des vacances.

D'ailleurs, cela n'en est pas. Pour plusieurs centaines de travailleurs venant en particulier des usines Renault de Sandouville et du Mans dans la Sarthe, il s'agit d'un déplacement de plus de 100 ou 200 kilomètres pour venir en région parisienne travailler à l'usine de Flins.

Leurs usines d'origine en effet, qu'on y fabrique la Laguna, l'Espace, ou des moteurs, connaissent depuis longtemps des périodes de chômage plus ou moins longues, et ce encore plus depuis la crise, depuis septembre 2008. De nombreux travailleurs de ces usines ont donc été prêtés à Renault-Flins où le patron, pour l'instant, n'a pas décrété de période de chômage depuis mars 2009. Ils participent donc, comme ceux de Flins, à la fabrication de la Clio III et de la Clio II, avec des cadences et des conditions de travail... qui permettent aux patrons de produire autant, voire plus, avec de moins en moins d'ouvriers.

Venir travailler à Flins, c'est une chose ; trouver le moyen de vivre dans la région, pour beaucoup c'est la galère. Ces femmes et ces hommes doivent soit chercher une location - rare et chère - soit, la plupart du temps, camper tant bien que mal dans un mobile-home ou une caravane, à plusieurs pour partager les frais. Certains campent aussi dans une camionnette ou un camping-car - s'ils en ont un - garé tout au long de la semaine sur le parking de l'usine. Le rêve !

Ces modes d'hébergement n'ont déjà rien de réjouissant, mais en automne ou en hiver, surtout avec les horaires en équipes, partir ou rentrer dans des campings parfois dénués d'éclairage extérieur, sous la pluie... voilà qui se passe de commentaire.