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Leur société
Semaine pour l'emploi des handicapés : Et après ?
La treizième semaine pour l'emploi des personnes handicapées a lieu du 16 au 22 novembre à l'initiative d'associations gouvernementales en charge des handicapés, l'Agefiph (Association de gestion des fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées), le Fiphfp (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique) et l'Adapt (Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées). Toujours friand de « com », le gouvernement voudrait nous faire croire qu'il se soucie de la situation des handicapés et en particulier de leur situation dans le monde du travail.
Pour les patrons, l'emploi de travailleurs handicapés n'a jamais été une priorité, même s'ils sont environ un million. Une loi impose pourtant l'embauche de 6 % de travailleurs handicapés dans les entreprises de plus de vingt salariés. Mais 54 % seulement d'entre elles respectent ce chiffre, ce qui donne une moyenne de 2,6 % de travailleurs handicapés dans les entreprises de plus de vingt salariés.
Bien sûr la loi prévoit des sanctions financières pour inciter les patrons à embaucher. Mais vu leur efficacité, le gouvernement avait prévu, dans son plan Handicap de février 2005, de les augmenter sensiblement au... 1er janvier 2010. Il y avait manifestement urgence ! À partir de cette date, une entreprise qui n'embaucherait aucun travailleur handicapé pendant trois années consécutives devra payer près de dix mois de smic par salarié manquant.
Cette mesure pourra peut-être inciter quelques patrons à embaucher mais elle ne réglera sûrement pas le problème de l'emploi des handicapés. C'est ce que reconnaît d'ailleurs le directeur général de l'Agefiph, l'association qui reçoit les sommes versées par les entreprises en situation illégale. Il déclare qu'il n'est pas nécessaire d'élargir l'obligation d'embauche aux entreprises de moins de vingt salariés car, si celles de plus de vingt remplissaient leurs obligations, cela serait suffisant. Mais il ajoute que « dans le meilleur des cas il faudra attendre une dizaine d'années »...
La loi du 11 février 2005, présentée à l'époque comme un des chantiers prioritaires du gouvernement, se donnait comme objectif « d'assurer la pleine citoyenneté aux personnes en situation de handicap ». Mais manifestement elle visait très loin... dans le temps.