Depuis le début du mois de janvier, le personnel des deux crèches du CHU de Nancy est mobilisé pour obtenir des postes afin de pouvoir travailler correctement.

Alors que les crèches n'accueillaient jusque-là que des enfants venant régulièrement, la direction a instauré en janvier 2009 le multi-accueil, qui consiste à accueillir tous les enfants, y compris pour des durées courtes ou une fréquentation occasionnelle. Prétextant un déficit des crèches, la direction voulait ainsi augmenter le taux d'occupation. Mais cela sans augmenter les effectifs !

Le taux d'occupation a donc augmenté de 20 %, mais les conditions d'accueil des enfants se sont détériorées. Le personnel avait le sentiment de ne plus faire que du gardiennage et du travail à la chaîne, alors qu'il estime que sa mission est avant tout éducative.

Jeudi 14 janvier, la quasi-totalité des agents de la crèche Jacques-Callot, située au centre-ville, et une partie de ceux de la crèche de Brabois se sont mis en grève, même si certains ont travaillé car ils étaient assignés. Une permanence a été organisée pour rencontrer les parents et leur expliquer la situation en leur donnant une lettre ouverte. Les agents ont tenu bon, malgré les pressions de la direction qui les menaçait carrément de sanctions pénales et disciplinaires, présentant comme une faute le simple fait de dire aux parents comment leurs enfants sont pris en charge à la crèche !

La veille de la grève, la direction avait cédé un poste d'auxiliaire de puériculture. Ce n'était en réalité qu'un retour à des effectifs antérieurs, car un poste d'éducateur avait été gelé en 2007. Mais le poste n'aurait pas été rendu s'il n'y avait pas eu de mobilisation.

Même s'il a enregistré cette concession comme un recul de la direction, le personnel de la crèche estime qu'on est loin du compte. Une nouvelle grève a été décidée pour le jeudi 21, la journée d'action de la Fonction publique contre les suppressions de postes, et il a été décidé de s'adresser à tout le personnel du CHU pour avoir son soutien.

Alors que la direction du CHU a programmé 650 suppressions de postes en quatre ans, cette action montre à tous les hospitaliers, non seulement qu'il y a des agents qui osent réclamer des postes, mais aussi qu'il est possible de faire reculer la direction.