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- Lutte ouvrière n°2170
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Technocentre Renault - Guyancourt (Yvelines) : Les travailleurs de Vestalia se font respecter
Plus de 10 000 salariés travaillent au Technocentre Renault de Guyancourt, mais il n'y aurait pas de chauffage, pas de courrier, pas d'entretien, pas de logistique pour apporter certaines pièces, pas de maintenance sans les travailleurs des sociétés de prestation. La principale entreprise prestataire pour la maintenance est Vestalia (Veolia environnement service tertiaire à l'industrie automobile) une filiale du groupe Veolia qui emploie au total 393 personnes sur les différents sites Renault.
Renault, en tant que donneur d'ordres, révise tous les trois ans les contrats des sociétés de prestation, et impose des économies drastiques. La conséquence est la dégradation depuis plusieurs années des conditions de travail ; il faut accomplir plus de tâches avec moins de travailleurs, dont les salaires sont quasiment bloqués. Cet hiver par exemple, il faisait 14° dans certains bureaux et, faute d'effectifs suffisants, faire les interventions se révélait un exploit. Quant aux procédures administratives, elles sont de plus en plus lourdes.
Cela rend les injustices encore plus insupportables. Depuis plusieurs mois, les travailleurs de Vestalia demandaient principalement, à l'égal des cadres, un treizième mois et le paiement des trois jours de carence en cas de maladie. En février, une pétition était lancée par les salariés, avec l'aide de la CGT et de la CFDT ; elle était signée par 270 personnes sur 393, de Boulogne-Billancourt, de Rueil, du Plessis-Robinson et surtout du Technocentre. Et mardi 23 février, face à la direction de Vestalia qui prétendait ne pas avoir d'argent pour les salaires, les travailleurs du site du Technocentre ont décidé de faire grève.
Ayant reçu le soutien de la CGT et de la CFDT de Renault -Technocentre, ils ont manifesté à 170 dans le Technocentre à l'aide de cornes de brume. Ils se sont adressés à ceux de Renault sur le site, en organisant des groupes de distribution de tracts aux cinq cantines. Il y avait de l'ambiance et l'accueil des travailleurs de Renault était chaleureux. Chacun comprenait que les salaires chez Vestalia sont faibles et que Veolia, qui a assez d'argent pour payer une retraite d'un million d'euros au PDG, Proglio, peut en trouver pour les travailleurs. Les chefs de Vestalia, eux, n'en menaient pas large.
Des travailleurs ont accompagné les délégués syndicaux aux réunions avec la direction de Renault et de Vestalia, et un comité de grève de douze salariés s'est formé pour associer les travailleurs d'autres secteurs du Technocentre et des autres sites de la région parisienne.
Au bout de trois jours de grève, la direction de Vestalia acceptait le versement en deux parties d'une prime de fin d'année, chacune égale à un demi-mois de salaire, tout en en profitant, au passage, pour annuler en partie d'autres primes, dont une aléatoire. Le délai de carence passait de trois à deux jours.
La grève et son résultat sont ressentis par tous comme un succès. D'autant plus que, pour de nombreux jeunes travailleurs, il s'agissait de leur première grève et qu'ils s'y sont montrés actifs.