Pendant plusieurs jours, des salariés de l'association Regis ont campé devant la mairie du 8e arrondissement de Lyon en signe de protestation. Cette association gère un centre d'hébergement d'urgence dans le quartier de Perrache, qui abrite 60 personnes.

Le lieu actuel devant être rendu le 31 mars, un projet de s'installer durablement dans l'ancienne clinique Monplaisir récemment désaffectée avait abouti, avec l'accord de la préfecture et en collaboration avec l'Opac. Ces locaux avaient l'avantage d'être aménagés, donc utilisables tout de suite, et ne présentaient pas de voisinage direct avec les habitants du quartier. L'association avait même un projet de mixité sociale pour héberger, en plus des personnes en grande précarité, des étudiants et des salariés de l'association.

Mais le projet n'a pas plu à tout lemonde. Conseil de quartier, comité d'intérêt local et association de commerçants s'y sont opposés, relayés par le maire (socialiste) et des élus de l'arrondissement. Pour justifier sa décision, la mairie du 8ème prétexte le nombre déjà important de logements sociaux dans l'arrondissement. Ce qui est vrai, mais ce n'est pas dans le quartier de Monplaisir qu'ils se trouvent. Certains auraient-ils peur qu'un hébergement de SDF ternisse l'image d'un quartier où les logements sont devenus parmi les plus chers de Lyon ?

En attendant, le Grand-Lyon a accepté de prolonger l'occupation du lieu actuel, solution qui ne peut être que provisoire. L'association entend donc bien continuer le campement devant la mairie afin d'obtenir une solution définitive pour son lieu d'hébergement.