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- Lutte ouvrière n°2199
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Hôpital Beaujon - Clichy (Haut-de-Seine) : Un revers pour la direction
Dans un procès qui opposait le comité d'hygiène et de sécurité de l'hôpital Beaujon à la direction de cet établissement, le tribunal de grande instance de Nanterre vient de se prononcer en faveur des salariés qui refusent l'externalisation du secrétariat médical. Le jugement devrait faire jurisprudence.
C'est au mois de juin que la direction de Beaujon a dévoilé son intention de sous-traiter les comptes rendus médicaux. Elle proposait de sous-traiter une partie de la saisie informatique des comptes rendus, jusqu'à présent enregistrés par les médecins sur dictaphone et retranscrits par des secrétaires médicales avant d'être joints au dossier du patient. Ces données orales devaient être transférées à un sous-traitant situé dans un pays du Maghreb, puis renvoyées, retranscrites, à l'hôpital Beaujon pour y recevoir une signature de médecin.
Dès son annonce, le projet rencontra l'hostilité de la quasi-totalité des intéressés. Les médecins signèrent une pétition refusant ce système. Quant aux secrétaires elles-mêmes, les 3 et 29 juin, elles participèrent massivement aux deux réunions du comité d'hygiène et de sécurité où la direction présentait son projet, afin d'y exprimer leur opposition.
Il est en effet plutôt étrange de prétendre obtenir un suivi le plus précis et le plus rapide possible d'une consultation, d'une investigation ou d'une intervention chirurgicale, en en dessaisissant la secrétaire médicale, habituée aux termes complexes, à l'élocution d'un médecin, et obligée bien souvent d'effectuer immédiatement auprès de celui-ci des vérifications ! Les secrétaires médicales ont un rôle important d'interface entre médecins, patients, administration.
Malgré tout, la direction de Beaujon avait choisi de maintenir sa décision de mettre en place le projet. Et quand le comité d'hygiène et de sécurité vota à l'unanimité le recours à l'expertise d'un cabinet indépendant pour modification importante des conditions de travail, la direction fit le choix d'attaquer ce vote au tribunal de grande instance.
Celui-ci lui a donc donné tort, provoquant la joie des secrétaires médicales et, au-delà, des autres catégories de personnel.