Le gouvernement, qui rogne sur tous les budgets sociaux, vient de faire cadeau de 800 millions d'euros à Dassault, en lui commandant 11 avions Rafale de plus que prévu, soit 33 en tout pour la période 2011-2013.

Comme d'habitude, le gouvernement justifie cette dépense par la nécessité de maintenir l'emploi : pour faire tourner les chaînes de montage, Dassault doit produire onze Rafale par an. Or, depuis sa mise en service, l'avionneur n'est pas parvenu à vendre un seul de ces avions à un État étranger, et les dernières négociations commerciales en cours se présentent mal. Le Brésil, qui avait évoqué la possibilité d'acheter 36 Rafale, n'a toujours pas donné de suite à ce projet, et même l'émirat d'Abou Dhabi se fait tirer l'oreille et lorgnerait plutôt vers le Boeing F 18, le principal concurrent du Rafale, à cause d'un article du Figaro (journal appartenant à Dassault) ayant déplu aux autorités !

L'État français vole donc au secours de ce pauvre Dassault, qui serait prêt à lâcher jusqu'à 200 millions d'euros pour racheter le journal Le Parisien, mais qui ne pourrait pas prendre sur sa fortune pour garantir l'emploi à ses salariés ?

Pourtant, Dassault ne se prive pas de traiter les chômeurs « d'assistés », lui qui vit en parasite sur le budget d'État.