La Poste - Centre de distribution Paris 11 : De sales méthodes contre les travailleurs en lutte06/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une2201.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Centre de distribution Paris 11 : De sales méthodes contre les travailleurs en lutte

Au centre de distribution du courrier de Paris 11, comme partout ailleurs à La Poste, les problèmes de sous-effectifs sont constants. Un plan de « restructuration » après l'autre, nous avons ainsi perdu, à Paris 11, près d'une centaine d'emplois depuis 2005.

Mardi 28 septembre, le ras-le-bol s'est transformé en mouvement de colère, à l'initiative de deux factrices qui se retrouvaient depuis le mois de juin à devoir faire à deux le travail de quatre.

Refusant de continuer dans ces conditions, elles ont entraîné leur secteur, puis une grande partie des collègues présents ce jour-là. Pour tous, c'était l'occasion de réclamer les embauches nécessaires. Nous nous sommes retrouvés nombreux en assemblée générale et le directeur du centre, qui prétendait sans rire ne voir aucun problème d'effectifs dans le centre, s'est empressé de faire venir trois intérimaires dès le lendemain, pour une période de cinq mois.

Une partie d'entre nous est restée en grève le lendemain, pour montrer que trois emplois précaires ne faisaient décidément pas le compte. Outre la revendication de transformer ces contrats d'intérim en embauches définitives, nous réclamons les quinze emplois nécessaires pour que le centre tourne normalement, sans que nous soyons obligés de faire le double de travail, ainsi que l'abandon pur et simple du nouveau projet de suppression d'emplois que la direction nous a annoncé pour février prochain.

Forts de notre réaction à chaud et du succès des derniers jours de grève sur les retraites, où nous étions plus de 70 % en grève, nous avons passé la journée à discuter et à nous organiser pour gagner d'autres collègues à l'idée de la grève. Nous avons décidé de poser un préavis à partir du jeudi 7 octobre et, dans l'intervalle, de faire le tour des autres travailleurs du centre pour les convaincre de se joindre à nous.

De son côté la direction, pour tenter de saper le moral de ceux qui contestaient sa politique, a utilisé des méthodes inqualifiables. Le chef de centre a provoqué un de nos camarades. Et le lendemain jeudi 30 septembre, à la fin du service, notre camarade, sans explication, était convoqué dans le bureau du chef. Là, entouré de quatre cadres, celui-ci intimait l'ordre de signer une lettre qu'il avait sur son bureau, sans avoir même la possibilité de la lire. Ayant refusé et voulant sortir, notre camarade fut repoussé et interdit de sortie. Il a fallu l'intervention insistante d'une militante CGT à l'extérieur pour qu'il soit mis fin à cette séquestration.

Le lendemain, nous étions une cinquantaine à nous retrouver dès 6 heures devant le bureau, pour protester contre le comportement de la direction et faire entrer, contre la volonté de la direction, notre camarade qui a pu alors gagner sa position de travail.

Mais lundi 4 octobre, alors qu'il n'avait pas reçu (et toujours pas à ce jour) de notification de quoi que ce soit, notre camarade s'est fait agresser physiquement par le chef de centre.

Trop, c'est trop. Nous exigeons d'être respectés au travail. L'ensemble des syndicats de Paris 11 et le syndicat CGT des Postaux ont tous demandé à la direction de La Poste de venir s'expliquer sur le comportement de ceux qu'elle a investis de son autorité. Ces méthodes de voyou sont-elles le fait d'un responsable isolé qui s'est disqualifié dans les fonctions, et que la direction doit alors reprendre en charge, loin de Paris 11 ? Ou, plus grave, ces agressions sont-elles un ballon d'essai des nouvelles méthodes qu'elle entend promouvoir ? Cela deviendrait alors l'affaire de tous les postiers. Le silence de la direction pourrait le faire craindre.

Nous serons en grève le 7 octobre, bien sûr pour exiger les embauches qu'il nous faut, mais aussi pour exiger que la direction de La Poste mette fin au pouvoir de nuire de son directeur. C'est la direction de Paris 11 qui doit être sanctionnée, pas les travailleurs !

Nous comptons sur le soutien des postiers pour ne pas permettre que ces dérives deviennent la règle.

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