Dimanche 24 octobre, une soixantaine de militants CGT (SNCF, Michelin, Mefro...) mais aussi du PCF, NPA, PG, LO ont manifesté toute la matinée, devant le magasin Leader Price de l'avenue Pompidou à Troyes, leur soutien aux travailleurs en lutte contre l'obligation du travail le dimanche.

Sous prétexte de « Nouveau concept », illustré par un récent réaménagement de la façade du magasin, les conditions de travail et de vie des treize salariés du Leader Price n'ont cessé d'être attaquées. Ouverture continue entre midi et 14 heures, allongement de la journée jusqu'à 20 h, puis suppression de jours fériés. Et maintenant, ouverture tous les dimanches matin.

Les travailleurs l'ont appris par un client, qui a fait remarquer l'annonce, inscrite sur le ticket de caisse, de l'ouverture pour le dimanche suivant. Le magasin doit ainsi ouvrir un jour de plus, avec le remplacement d'un poste à temps plein (mutation d'une responsable) par deux postes à temps partiels en VSD (25 heures les vendredis, samedis et dimanches). En plus, aucune compensation n'est prévue, ni en salaire (qui reste à 1 000 euros par mois) ni sous forme de récupération.

Comment faire dès lors pour être avec sa famille, et comment faire garder ses enfants le dimanche lorsqu'on les élève seul ? Cela parce que les propriétaires, pas du tout modestes (140 magasins dans le Grand Est), profitent d'un aspect de la loi Maillé sur le commerce de détail autorisant l'ouverture le dimanche jusqu'à 13 heures. Même les journalistes de la télévision régionale se sont mises à raconter les pressions qu'elles subissaient, elles aussi, dans leur secteur. Mais, comme l'a déclaré le délégué CGT de l'entreprise « ce n'est pas parce que la loi est du côté des patrons qu'il faut tout accepter sans protestation ».