Une fois de plus, les tarifs pratiqués par la SNCF ont été montrés du doigt, cette fois-ci par un audit commandé par le gouvernement lui-même. Malgré le flou entretenu sur les tarifs pratiqués, une tendance s'est nettement dégagée, qui confirme ce que les usagers ressentent : les prix augmentent sans cesse. Sur une période de sept ans, entre 2002 et 2009, ils ont progressé de 26,4 %, soit deux fois plus que l'inflation.

Et ce n'est pas terminé, puisque la direction de la SNCF demande plus de liberté pour fixer ses tarifs, en particulier dans les TGV. À l'heure actuelle, un tarif de référence est fixé annuellement par le gouvernement, autour duquel les prix des billets varient de façon encore limitée. Le président de la SNCF, Guillaume Pépy, demande à être débarrassé de cette contrainte et à pouvoir, tout comme les compagnies aériennes, faire varier le prix des billets en toute liberté.

La revue de consommateurs Que Choisir note à ce propos que, derrière cette liberté des prix octroyée à la SNCF, « sans le dire clairement, le gouvernement veut aussi mettre fin à la distinction entre période de pointe et période normale », puisque les tarifs seront décidés en fonction de la seule demande : plus celle-ci sera forte, plus les prix seront élevés ! Autant dire que les usagers y verront encore moins clair qu'aujourd'hui, alors que les tarifs sont déjà largement incompréhensibles, sauf à constater de nouvelles augmentations.

Même si la SNCF jure qu'en compensation de l'augmentation des tarifs elle mettra plus de billets Prem's en circulation, la détermination des prix obéira uniquement et encore plus qu'aujourd'hui à la loi du marché, et donc s'exercera nécessairement aux dépens des voyageurs.

Moins de service et encore plus cher payé, tout est vraiment possible à la SNCF !