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Dans le monde
Fusions-acquisitions d'entreprises : Pendant la crise, les affaires battent leur plein
La bataille entre une dizaine de grands groupes mondiaux autour de Yoplait, second fromager industriel français, est le dernier exemple d'une nouvelle flambée des fusions-acquisitions d'entreprises. Interrompues un temps par la crise de 2008, ces grandes manoeuvres de la guerre économique que se livrent les mastodontes de l'économie et de la finance mondiales ont repris de plus belle.
Pour ce faire, ceux-ci disposent, selon une étude récente du Crédit Suisse, d'une trésorerie de 3 000 milliards de dollars, car leurs profits grimpent en flèche. Mais comme ils n'ont nulle envie d'investir dans la production, ce qui ne rapporte pas assez, cet argent leur sert surtout à racheter des concurrents ou de nouveaux venus sur le marché qui promettent de dégager des profits élevés.
Ces 3 000 milliards de trésorerie des mille plus grands groupes de la planète - c'est pratiquement autant que ce que l'Europe et l'Amérique ont offert à leurs banquiers pour les sauver de la faillite depuis 2008 -, ils vont les utiliser pour se jeter les uns à l'assaut des autres. De nouveau. Car cette frénésie prédatrice, qui ne crée aucune richesse, sinon pour les actionnaires, avait déjà atteint des sommets juste avant que n'éclate la crise financière.
Certes, avec 2 100 milliards de dollars de fusions-acquisitions annoncés pour 2010, on est loin du record de 2007 : 4 280 milliards. Mais, pour 2011, les analystes financiers s'attendent à une forte progression du phénomène.
Europe, Amérique, Inde, Brésil, Afrique du Nord, Chine, tous les secteurs sont concernés : finance, immobilier, aéronautique, transport aérien, high tech, télécommunications, énergie, chimie des engrais...
L'industrie pharmaceutique n'est pas en reste. Sanofi Aventis a entrepris d'acheter la société américaine Genzyme. « Liée au segment des maladies rares, où la concurrence est limitée », expliquent les analystes de la Société Générale, cette acquisition serait pour Sanofi « une source de revenus de 4 milliards d'euros ».
Comme Sanofi Aventis, qui a mis 18,5 milliards de dollars sur la table, les grands groupes ont les moyens de s'emparer des proies qu'ils convoitent : leurs profits ont explosé. Ceux-ci, en hausse de 11 % sur un an, ont placé Sanofi Aventis en tête des sociétés cotées à la Bourse de Paris. Sa direction annonce avoir « économisé plus d'un milliard d'euros » dans le cadre de son « plan de réduction des coûts » sur 2008-2013. La façon d'y parvenir ? En fermant des sites et en supprimant 4 000 emplois.
En fait, tous les grands groupes « restructurent ». En clair, ils suppriment des emplois à tour de bras. Et les fonds ainsi récupérés sur le dos de leurs salariés leur servent à spéculer et, c'est souvent la même chose, à s'emparer de nouvelles parts de marché.
Il est significatif, selon le Crédit Suisse, que les secteurs où il y a le plus de fusions-acquisitions soient ceux, hautement spéculatifs, de la finance et de l'immobilier, loin devant tous les autres. Tout comme le fait qu'un quart des offres mondiales de fusions-acquisitions se concentrent sur des régions et pays, telle la Chine, que l'on présente comme en croissance rapide, mais où cela pourrait accélérer la formation, écrit Le Monde, d'une nouvelle bulle spéculative dévastatrice.
Prédateur, parasitaire, socialement injuste et menant la société à la catastrophe : plus vite l'humanité aura mis le système capitaliste hors d'état de nuire, mieux elle s'en portera !