- Accueil
- Lutte ouvrière n°2209
- Iran : Le régime des ayatollahs veut imposer la hausse des prix des produits de base
Dans le monde
Iran : Le régime des ayatollahs veut imposer la hausse des prix des produits de base
Selon la presse américaine, en faisant leurs courses dernièrement, les ménagères iraniennes ont découvert des hausses des prix inouïes : le prix du pain avait quintuplé, celui de l'huile doublé et celui de la viande de mouton triplé. Et le prix de l'essence ou du fuel devrait bientôt quadrupler !
Le régime des ayatollahs a en effet décidé de réduire les subventions qui maintenaient bas les prix des produits de première nécessité, la nourriture et les carburants. Ce serait la conséquence de difficultés financières que connaît le régime et qui ont engendré une spéculation à la baisse sur la monnaie iranienne.
Parallèlement on a assisté à une grève des négociants en or du bazar de Téhéran et d'autres villes du pays, en réaction à une taxe de 3 % que le gouvernement entendait imposer sur ces échanges. Auparavant, en juillet dernier, une bonne partie des commerçants du bazar avaient réagi contre une augmentation de l'impôt sur le revenu. Un commerçant avait été tué quand les milices gouvernementales avaient cherché à rouvrir de force le bazar.
Les dirigeants iraniens ont prévu les conséquences que les hausses des prix pourraient avoir, notamment le risque de voir le mécontentement populaire éclater. Il a programmé les hausses, un peu avant les nouvelles sanctions internationales que pourrait entraîner sa politique nucléaire, dans l'espoir de masquer sa responsabilité, et de pouvoir dire que ces augmentations sont la faute des ennemis du régime à l'étranger et de leurs complices dans le pays.
Mais les autorités ont aussi augmenté de façon visible la présence de forces de répression autour de Téhéran, lançant des avertissements à la population, évoquant même l'existence d'une « conspiration », rien de moins.
Le 2 novembre, le procureur en chef de Téhéran a tenté de tourner la colère populaire contre les commerçants en déclarant qu'il poursuivrait « ceux qui troubleraient l'ordre public » en fermant le bazar ou en engageant une spéculation à la hausse.
En fait, ce n'est pas la première fois que le régime des ayatollahs tente de remettre en cause le système des subventions puisqu'il avait déjà tenté de le faire à la fin de la guerre contre l'Irak, en 1988. Le sujet est évidemment très sensible pour les classes les plus pauvres. Au total, selon une évaluation du Fonds Monétaire International, les subventions représenteraient une aide de 4 000 dollars par famille et par an. Le même FMI a calculé qu'avec la levée des subventions, les prix du carburant pourraient atteindre entre quatre et vingt fois leurs prix actuels.
Le régime se prépare donc à faire payer aux classes populaires le prix de ses difficultés et, face aux réactions prévisibles, il brandit déjà la menace de la matraque. Il n'est pas dit que cela soit suffisant pour les arrêter.