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Leur société
Côte d'Ivoire : Les embarras du PS
Les dirigeants du Parti Socialiste français ont clairement choisi leur vainqueur à l'élection présidentielle ivoirienne. Le problème est que tous n'ont pas choisi le même.
Henri Emmanuelli dénonce une « campagne de suspicion contre les autorités ivoiriennes ». Il choisit donc Laurent Gbagbo. Ce n'est pas trop une surprise, car ce dernier a baptisé « Henri Emmanuelli » l'école de son village natal. Jack Lang a choisi la pirouette. Il ne cache pas qu'il est proche de Gbagbo, n'hésitant pas à aller à Abidjan pour passer le week-end avec « un humaniste, un homme de gauche ». Il le tutoie, même si aujourd'hui il lui demande de céder la place en lui déclarant : « Tu te grandirais en reconnaissant » la victoire de Ouattara.
Enfin Jean-Christophe Cambadélis voudrait se montrer prudent, mais il écrit sur son blog : « Je ne suis pas venu donner des leçons ou des consignes. Mais j'observe que Laurent Gbagbo, qui m'a reçu, a réussi la paix. » Suivez mon regard.
Les dirigeants du PS n'ont donc pas d'état d'âme en apportant leur soutien à un dictateur qui sévit depuis une décennie contre le peuple ivoirien. Il est vrai que, à chaque fois qu'il a été au pouvoir, le Parti Socialiste n'a jamais été regardant sur ceux qui défendaient les intérêts de l'impérialisme français en Afrique, au Maghreb ou ailleurs dans le monde.
Et ce n'est pas parce qu'il a finalement choisi de sortir un communiqué où il saluait la victoire d'Alassane Ouattara, qui s'est si bien illustré en tant que Premier ministre d'Houphouët-Boigny dans la répression des manifestations étudiantes de 1991 et 1992, que les choses vont changer.