Sarkozy en Inde : Les affaires et le bluff08/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2210.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Sarkozy en Inde : Les affaires et le bluff

Sarkozy a achevé le 7 décembre une visite de quatre jours en Inde. Accompagné de Carla, de sept ministres et d'une délégation de chefs d'entreprise - EADS, Areva, Dassault aviation, Alstom entre autres-- il a paraît-il évité les impairs commis lors de son dernier séjour en 2008. Au cours de ce séjour express, il avait réussi à piétiner le protocole en arrivant en retard et en quittant une cérémonie avant la fin, sans parler de ses nombreux coups de fil intempestifs, ce qui avait fâché le gouvernement indien.

Cette fois, Sarkozy a donc appris qu'il fallait se montrer poli. Il y est même allé d'une tirade contre le Pakistan voisin : en Inde voilà qui ne peut que plaire ! Et puis il n'a pas attendu pour claironner la signature d'accords pour quinze milliards d'euros, mieux que les quinze milliards de dollars remportés par Barack Obama lors de sa visite en novembre dernier ! L'accord le plus avancé porte sur la construction de deux réacteurs EPR qu'Areva doit réaliser, pour environ sept milliards d'euros. Mais voilà, le protocole d'accord a déjà été signé en 2009 et le contrat définitif devrait prendre encore à peu près six mois, selon la patronne d'Areva. Le Premier ministre indien a même précisé: « Il reste des choses à négocier, y compris sur les prix. » Un détail !

Quant au reste, il s'agirait là aussi d'accords « à finaliser » sur la modernisation des Mirage de l'armée de l'air indienne, et de contrats en leasing pour des avions Airbus. Enfin, Sarkozy ne désespère pas de vendre au gouvernement indien des avions Rafale, comme ceux qu'il avait paraît-il vendus au Brésil et dont on n'entend plus parler.

Bluff en plus, cette visite de chef d'État est conforme à ce genre d'exercice : il s'agit de jouer le VRP, de tenter de vendre entre autres du matériel militaire, produit inutile, dangereux et coûteux dans un pays où la majorité de la population vit dans la misère et aurait besoin de bien autre chose. Le tout est censé lui permettre ensuite de se faire mousser, en posant au grand défenseur des intérêts de « la France » : en fait, d'une poignée de grands patrons.

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