Pour le 1er janvier 2011, généreusement, le gouvernement relève le salaire minimum de 17 euros... par mois !

Cela concerne 2,3 millions de salariés travaillant à temps complet, soit 1 073 euros net mensuels. Mais un tiers des smicards, 1,1 million donc, ne sont qu'à temps partiel, souvent imposé. Avec 20 ou 30 heures par semaine payés 7,3 euros net de l'heure, ils ne touchent que 600 ou 800 euros de paye mensuelle. Et ces chiffres ne tiennent pas compte des apprentis, des domestiques et des ouvriers agricoles.

70 % des smicards sont des smicardes, et nombre d'entres elles restent bloquées au smic toute leur vie professionnelle. C'est par exemple un blocage généralisé pour les caissières dans la grande distribution.

30 % des travailleurs, dans les petites entreprises de moins de dix salariés, sont payés au minimum légal. Trois secteurs concentrent ces travailleurs sous-payés : les entreprises de nettoyage, le commerce et particulièrement les hôtels, cafés, restaurants, puisque la moitié de leurs salariés sont des smicards, bien que le gouvernement leur ait fait cadeau d'une TVA à 5,5 % au lieu de 19,6 %.

En fait, un salarié sur cinq, du privé ou du public, touche un salaire proche du smic. Et pour encourager les patrons à embaucher, prétend-on, mais en fait à embaucher au plus bas prix, les allégements de charges patronales jusqu'à 1,6 smic sont maintenus, ce qui représente actuellement 22 milliards par an payés par l'État.