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- Lutte ouvrière n°2211
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Leur société
Smic et bas salaires : Le gouvernement renonce à respecter sa loi
Dans de nombreuses entreprises, les revalorisations du smic ne sont pas répercutées dans la grille salariale : en 2005, le bas de l'échelle salariale était inférieur au smic dans plus de la moitié des branches professionnelles.
Les entreprises concernées ne tombent pas sous le coup de la loi, simplement parce que, compte tenu des primes diverses, le salaire effectivement versé peut atteindre néanmoins le smic, calculé suivant les cas à l'heure, à la semaine ou au mois. Mais le résultat est qu'une grande partie des salaires est ainsi « écrasée » au niveau du minimum légal.
Constatant le problème et prétendant agir pour augmenter le pouvoir d'achat, le gouvernement a fait voter fin 2008 une loi menaçant de sanctions les entreprises concernées. Il ne prévoyait pas d'appliquer lesdites sanctions immédiatement mais... à l'horizon du 1er janvier 2011. Et la menace était tout au plus de diminuer - un peu (10 %) - les allégements et exonérations de cotisations patronales appliqués chaque mois pour les bas salaires.
Eh bien c'était encore trop. Le ministère du Travail vient d'annoncer qu'il n'y aura pas de sanctions au 1er janvier 2011. Il repousse leur éventualité aux calendes du... 1er janvier 2013 ! Pourquoi ? Parce qu'il n'y aurait plus « que 12 % des entreprises » n'ayant pas répercuté la revalorisation du smic dans leur grille de salaires. Et donc de se féliciter de « l'amélioration de la situation » depuis 2005. Quant à la situation des 1,5 million de travailleurs de la restauration rapide, de l'alimentation, de la distribution et autres commerces de détail, réduits à des salaires de survie, il n'y a qu'un gros coup de colère qui pourra l'améliorer.