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- Lutte ouvrière n°2228
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PSA Rennes : Grève contre les horaires de nuit flexibles
Le groupe PSA avait choisi l'usine de Rennes pour tester un nouvel horaire de nuit appelé «nuit variable». Cet horaire, basé sur un contrat à temps partiel de 28 heures par semaine, est flexible car il peut monter jusqu'à 40 heures et, si c'est jugé nécessaire, baisser jusqu'à aboutir à des semaines de chômage !
En fin d'année, tous les temps hebdomadaires seront additionnés et «lissés». Ce n'est que s'il apparaît qu'il y a des heures en plus à ce moment-là qu'il y aura paiement d'heures supplémentaires. En attendant de voir en fin d'année s'il y a ou non des heures supplémentaires, les salaires mensuels sont, en comptant les primes de nuit, plus ou moins équivalents à ceux des ouvriers qui travaillent de jour.
Cette équipe de nuit, mise en place en février pour le lancement de la 508, est composée pour une large part de travailleurs ayant des CDI. Elle est complétée par des travailleurs précaires embauchés pour l'occasion. Depuis le début, elle encaisse tous les aléas de la production de jour à coups d'allongements de ses horaires. Il n'a pas fallu longtemps pour que chacun se rende compte que toutes ces heures supplémentaires risquaient de ne pas compter. Le mécontentement est devenu de plus en plus perceptible, au point que la direction de l'usine s'est entendue avec le SIA, le syndicat maison, pour faire savoir qu'elle allait faire des avances trimestrielles au titre de compensations provisoires pour ces dépassements d'horaires.
Mais cela n'a pas suffi à calmer les esprits, et dans la nuit du jeudi 7 avril au vendredi 8 avril 150 ouvriers ont débrayé en fin d'équipe pour revendiquer l'annulation de l'horaire de nuit variable, avec pour mot d'ordre «35 h travaillées = 35 h payées», précédemment validé par une pétition signée par 350 ouvriers de nuit.
La direction de PSA tient beaucoup à réussir la sortie de la 508 et elle a cru bon de déplacer un cadre parisien, M. Dorge, pour faire le point. Le vendredi 8 avril, en fin de journée, celui-ci a annoncé la suspension de la nuit variable jusqu'à la fin septembre, avec retour à l'horaire de nuit à 35 heures avec effet rétroactif à partir du 28 février. Cela représente environ 300 euros de plus sur la paie.
Pour faire bonne mesure, espérant en finir avec les arrêts de travail dans cette usine, il a aussi annoncé qu'un samedi travaillé par mois serait payé pour les équipes de jour, alors que précédemment ils étaient prévus en récupération des nombreux jours chômés de 2009 et 2010, c'est-à-dire non payés. Après la grève de février, les équipes avaient obtenu des postes supplémentaires, mais depuis la direction augmente la vitesse sur les chaînes et multiplie les samedis travaillés.
Ces reculs des patrons sont considérés comme des victoires, et pour beaucoup d'entre nous confirment que «la force des travailleurs, c'est la grève».