Sur les 175 branches professionnelles de plus de 5 000 salariés, 48 ont une grille de salaire qui commence en dessous du smic. Cela concerne au total 2,4 millions de personnes, et un salarié sur quatre, selon le journal Les Échos, qui publie cette information. Lors de la prochaine revalorisation automatique du smic, annoncée pour juillet prochain par Christine Lagarde, en raison du regain actuel de l'inflation, le nombre augmentera encore : dans 124 de ces branches, les premiers coefficients des grilles salariales seront alors inférieurs au smic, et cela concernera 8,5 millions de personnes, soit 75 % des salariés.

Le non-respect du smic dans les accords de branche constitue pourtant une infraction pénale. L'employeur qui verse des salaires inférieurs au smic est passible, en vertu d'une loi de 2008, d'une amende de 1 500 euros pour chaque salarié rémunéré dans les conditions illégales. Cela, en principe. Mais en fait le gouvernement a repoussé au 1er janvier 2013 l'entrée en vigueur des sanctions prévues par la loi pour les branches en infraction, et ce sont donc les travailleurs qui sont pénalisés.

Mais qui peut vivre aujourd'hui avec un salaire de 1 070 euros, niveau actuel du smic mensuel net pour un salarié employé à temps plein ? Et que dire de ceux qui ne touchent même pas ce minimum soi-disant légal parce que, par exemple, leur patron leur impose le temps partiel ou parce que, comme les trusts de la grande distribution, il triche sur le compte des heures ?

En raison de l'avidité des patrons, du blocage des salaires et de la hausse des prix, tous les salariés sont, lentement mais sûrement, tirés vers le bas.

Dans le même temps, les profits des grandes entreprises, les dividendes de leurs actionnaires et les salaires de leurs dirigeants atteignent des sommets.

Une augmentation générale et substantielle des salaires, protégés contre l'inflation par leur indexation automatique sur les prix, est non seulement possible, elle est surtout, pour les travailleurs, une nécessité vitale.