Après la mort de sept soldats français la semaine du 14 juillet en Afghanistan, Sarkozy a tenu à faire les choses en grand. Cérémonie religieuse aux Invalides, suivie d'une autre, militaire, avec remise de décorations à titre posthume, le tout étant retransmis en direct sur deux chaînes de télévision, le ton a changé par rapport au comportement adopté par le gouvernement pour les précédentes victimes.

La guerre que mènent les troupes françaises aux côtés des forces de l'Otan n'étant pas très populaire, le gouvernement adoptait jusqu'alors un profil discret lorsqu'un soldat était tué, à tel point que les familles, et même des militaires s'en sont offusqués. Depuis dix ans que la France est engagée dans le conflit, 70 soldats ont été tués, dont 18 sur les six derniers mois, sur les 4 000 présents en Afghanistan.

Mais le changement d'attitude tient certainement moins à la pression des familles et des militaires qu'à des calculs électoralistes. Le soutien renouvelé aux troupes françaises engagées dans des opérations extérieures, en Afrique comme en Afghanistan, va de pair avec la glorification du 14 juillet et avec les efforts de Sarkozy et consorts pour satisfaire la droite réactionnaire et militariste.

Par ailleurs, le gouvernement annonce que le retrait des troupes françaises d'Afghanistan débutera dès la fin de l'été, pour être définitif fin 2014. Les États-Unis ayant annoncé qu'ils commenceraient à effectuer le retrait de leurs troupes à partir de 2012, on voit mal en effet l'impérialisme français se maintenir seul dans cette guerre que même la principale puissance militaire de la planète n'arrive pas à mener.

Tous les discours de Sarkozy sur « la lutte contre le terrorisme » ou pour « la liberté du peuple afghan » n'y changeront rien. Ce ne sont que des mots et les soldats tués dans ce conflit sont bien morts pour rien, ou plutôt pour permettre aux gouvernants français d'affirmer leur place dans les opérations militaires de l'impérialisme, en particulier aux côtés de l'allié américain. En alimentant au passage les profits des marchands de canons.