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- Lutte ouvrière n°2251
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Goodyear -- Amiens : Grève réussie contre les menaces de la direction
Tous les ouvriers des trois équipes du site Goodyear d'Amiens étaient en grève mardi 20 septembre pour protester contre la convocation de quatre délégués CGT, dont le responsable de la section syndicale, pour un entretien préalable à licenciement. La direction les accuse d'avoir insulté et menacé des cadres du syndicat CGC.
Dès 2007, la direction agitait la menace d'une fermeture du site si les travailleurs n'acceptaient pas le passage en équipes 4 x 8 (semaine de six jours suivie d'un repos de 48 h, qui ne tombe plus qu'exceptionnellement les samedis-dimanches). En réalité la direction avait, depuis de très nombreuses années, laissé l'usine se délabrer faute d'investissements : de nombreuses machines sont en place depuis plusieurs dizaines d'années. Puis elle a fait miroiter un plan de reprise du secteur pneus agraires (500 emplois) par Titan, un sous-traitant, en échange de l'acceptation de la fermeture du secteur tourisme : 817 emplois.
Les ouvriers ont régulièrement montré leur détermination et leur volonté de refuser le plan de la direction au cours de grèves ponctuelles mais massives, lors de manifestations communes avec les ouvriers de Continental notamment. La justice a régulièrement, depuis quatre ans, annulé les procédures engagées par la direction. Celle-ci a donc compté sur l'érosion naturelle des effectifs et la démoralisation progressive des travailleurs à qui on confiait de moins en moins de production, moins d'une heure de travail dans certaines équipes, pour affaiblir le camp des ouvriers.
Avec cette attaque contre les délégués, la direction poursuit ce travail d'usure. Depuis 2007, les effectifs d'Amiens ont fondu : départs en retraite non remplacés et intérimaires licenciés. Au niveau mondial, Goodyear a déjà fermé plusieurs usines tout en maintenant sa production. La multinationale a pu ainsi réaliser des profits en hausse de 43 % pour le deuxième trimestre 2011, soit 40 millions de dollars de bénéfices net.
Ce géant du pneumatique a donc largement de quoi maintenir tous les emplois en prenant sur les profits accumulés et encaissés par les actionnaires. C'est une nécessité vitale pour les ouvriers et leur famille, et au-delà pour toute une région où l'usine d'Amiens est la plus grosse entreprise industrielle.