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- Lutte ouvrière n°2254
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Leur société
Entrevue Sarkozy - Merkel : Comment financer encore les financiers ?
Devant la faillite de Dexia et de quelques autres banques européennes de moindre importance, les gouvernements allemand et français ainsi que les institutions financières européennes essaient de prendre les devants et de garantir la sûreté des poids lourds européens de la finance.
Les banques gagnent de fortes sommes en spéculant sur la dette des États, étranglant la Grèce, menaçant l'Espagne et l'Italie. Ce faisant, elles semblent scier la branche sur laquelle elles sont assises car, si ces États faisaient faillite, les créances que possèdent les banques ne vaudraient plus rien. Le FMI estime ainsi à 200 milliards d'euros les avoirs des grandes banques européennes qui partiraient en fumée si les dettes qu'elles détiennent étaient évaluées « au prix du marché » et non pas à leur prix nominal.
Pour éviter cela, les États, en fait l'Allemagne et la France, ont commencé par assurer que les dettes, grecque et autres, seraient honorées. Mais visiblement cela ne suffit plus. Il leur faut maintenant garantir que, de toute façon, les banques feront face à leurs obligations, même si une partie de leur capital disparaît.
Merkel et Sarkozy se sont donc rencontrés dimanche 9 octobre pour mettre au point le mécanisme de sécurisation en question, se disant d'accord pour une « recapitalisation » des banques, c'est-à-dire un apport d'argent public. Mais, malgré les sourires de circonstance, il apparaît qu'aucun accord n'a été trouvé, chacun défendant « ses » banquiers et aucun ne voulant payer trop cher, et en tout cas pas pour « les autres ». Car chaque aide aux banques accroît le déficit de l'État, diminue sa crédibilité et donc... augmente le taux d'intérêt auquel il peut emprunter aux banquiers, qui gagnent ainsi sur les deux tableaux.
Autrement dit, quel que soit l'accord auquel parviendront Sarkozy et Merkel, s'ils y parviennent, la note finale sera évidemment présentée aux travailleurs sous forme d'austérité budgétaire, pour payer, encore et toujours, les sommes versées aux banquiers.