Lycée Honoré-de-Balzac -- Paris XVIIe : Grève contre les conditions de travail09/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2258.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lycée Honoré-de-Balzac -- Paris XVIIe : Grève contre les conditions de travail

Depuis la rentrée de la Toussaint, les personnels de la cité scolaire Honoré-de-Balzac, sont en mouvement pour protester contre la dégradation croissante de leurs conditions de travail. L'établissement recrute à la fois des élèves de milieux relativement favorisés, en particulier dans les classes internationales mais aussi des quartiers populaires de la porte Pouchet et de la porte de Clichy.

La rentrée scolaire de septembre s'est faite dans des conditions particulièrement chaotiques : emplois du temps difficiles pour les élèves, avec pour certains jusqu'à 11 heures de trous par semaine, des chevauchements de cours qui obligeaient des élèves à choisir entre un cours d'histoire ou un cours d'anglais, des groupes de classe qui, le 15 octobre, n'étaient toujours pas constitués, un emploi du temps définitif seulement au 7 novembre, bref une désorganisation totale aggravée par la politique de Sarkozy et de Chatel, le ministre de l'Éducation nationale. Ainsi, la cité scolaire a perdu de nombreux postes administratifs, techniques, enseignants, vie scolaire. On ne compte qu'une seule infirmière pour 2 000 élèves. Trois surveillants seulement sont présents par jour au lycée (1 100 élèves). Un demi-poste de laborantin n'est toujours pas pourvu au collège. Cinq contrats aidés sur sept, surtout affectés dans des services administratifs, n'ont pas été renouvelés. Pour les deux autres, à la documentation et à la surveillance des entrées, leur contrat se termine le 31 décembre.

Quant aux effectifs des classes, ils deviennent insupportables, tant pour les élèves que pour les enseignants. Toutes les classes du lycée sont au minimum à 35 et entre 30 et 32 au collège. Tous les dédoublements de classe ont disparu. Les cours d'anglais et d'espagnol se déroulent à 36 élèves !

Depuis la rentrée les discussions sont vives pour savoir comment réagir face à cette situation calamiteuse. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été versée par notre proviseure quand elle a voulu organiser une réunion pour mettre en place un projet d'établissement, grand dada du rectorat. D'où la réaction unanime : « Comment mettre en place le futur alors que le présent ne fonctionne pas ? »

Le jeudi de la rentrée de la Toussaint, la grève démarrait. Vendredi 4 novembre, plus de 150 professeurs et élèves se sont retrouvés devant le rectorat de Paris. Une délégation était reçue par le directeur d'académie, qui a écouté poliment mais s'est bien gardé de s'engager sur les postes non pourvus.

Mardi 8 novembre la grève était reconduite. Les lycéens ont bloqué l'entrée de l'établissement dès 8 heures pour faire valoir leurs revendications, et n'ont eu pour réponse que l'intervention musclée de la police. Un élève a été arrêté violemment et une autre a le tibia cassé. La colère était à son comble. L'inspecteur d'académie, présent dans l'établissement, a alors octroyé un emploi de surveillant, proposition jugée dérisoire.

Le rectorat compte sur l'essoufflement du mouvement. Pas si sûr que cela.

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