La Fédération des collectivités territoriales (FNCCR) vient de publier un « livre blanc » pour dénoncer des dysfonctionnements d'EDF et d'ERDF, sa filiale à 100 %, qui gère le réseau. Car si les collectivités locales sont propriétaires de la quasi-totalité de la distribution, EDF ou ERDF en sont concessionnaires.

Or la FNCCR dénonce le fait que les coupures d'électricité, relativement rares dans les grandes villes, sont bien plus importantes dans certaines zones rurales, où elles atteignent quelquefois dix heures par an, sans compter une multitude de micro-coupures et baisses de tension préjudiciables à de nombreux appareils. De toute façon, ces coupures sont en augmentation sur l'ensemble du pays, étant passées selon la FNCCR de 98 minutes par foyer et par an entre 2005 et 2010 à 119 minutes, soit 21 % d'augmentation.

L'explication qu'en donne le « livre blanc » est parfaitement claire et bien connue : « Durant une large décennie (1995-2007) EDF, et aujourd'hui ERDF, a opéré une baisse drastique de ses investissements dans les réseaux de distribution, notamment afin de financer son développement international. Avec pour conséquence une spectaculaire dégradation de la qualité de l'électricité distribuée. »

La spéculation d'EDF sur la scène internationale s'est réalisée au détriment des usagers en France... et n'a par ailleurs rien rapporté ni aux salariés, ni aux usagers des pays étrangers.

Aujourd'hui, la FNCCR se réjouit qu'ERDF « a recommencé (...) à investir dans les réseaux. Mais il faudra huit à dix ans d'efforts soutenus (...) pour observer un redressement significatif de la qualité », dit-elle. L'espoir serait-il permis ? C'est loin d'être sûr.