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- Lutte ouvrière n°2264
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Leur société
Hausse du prix du gaz : Le racket des compagnies gazières
Finalement, après quelques allers-retours et annonces contradictoires, le gaz naturel va augmenter de 4,4 % le 1er janvier 2012. Le gouvernement aurait bien voulu reculer une telle hausse, du moins jusqu'après l'élection présidentielle. Mais comme il avait lui-même édicté une règle légale, qui indexait pour l'essentiel les tarifs du gaz sur les cours du pétrole, les compagnies gazières se sont plaintes auprès du Conseil d'État et ont eu gain de cause. Les consommateurs paieront donc cette augmentation, pour le plus grand profit de compagnies déjà richissimes.
Jusqu'à présent, pour fixer les prix, on considérait -- en fermant les yeux sur la réalité -- que 90 % du gaz acheté correspondait à des contrats à long terme indexés sur le pétrole (dont le cours ne cesse d'augmenter) et que seulement 10 % de ces achats se faisaient sur le marché au comptant « spot », dont les prix sont beaucoup plus bas.
La Commission de régulation de l'énergie avait demandé qu'on modifie cette règle, puisque GDF Suez et d'autres fournisseurs achetaient nettement plus de 10 % de leurs approvisionnements sur le marché au comptant, ce qui leur permettait une belle plus-value. Le gouvernement a donc modifié la règle légale. Dorénavant, le prix du gaz sera à 70 % indexé sur le pétrole et à 30 % considéré comme acheté au marché au comptant.
La conséquence est donc qu'au lieu d'une hausse des tarifs prévue de l'ordre de 8 à 10 %, ce sera 4,4 % : c'est, sinon mieux, du moins moins pire. Mais cette affaire a mis en évidence les combines des compagnies gazières, GDF Suez essentiellement, qui ont surfacturé le gaz revendu aux consommateurs.
Il faudrait une enquête pour savoir ce qu'elles ont ainsi indûment gagné, ce que réclament d'ailleurs des associations de consommateurs. Et il ne serait que justice que GDF Suez et les autres remboursent le trop-perçu.
L'opacité des comptes, ici comme dans tous les secteurs, favorise les arnaques diverses. Pour le moment, le nouveau mode de calcul des tarifs est moins défavorable aux usagers, mais rien ne garantit que les prix sur le marché au comptant ne vont pas s'envoler dans quelque temps et que les gaziers ne s'en serviront pas comme argument pour justifier de nouvelles augmentations.
De toute façon, il y en a assez de toujours payer plus pour engraisser des trusts déjà richissimes. Non à l'augmentation des prix du gaz !