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Leur société
Revalorisation des retraites et du minimum vieillesse : Pas de quoi applaudir
Les ministres de l'Économie et du Travail ont annoncé conjointement les revalorisations des pensions de retraite ainsi que du minimum vieillesse le 1er avril. Juste trois semaines avant le premier tour de l'élection présidentielle, comme cela tombe bien !
Cette annonce a été agrémentée de la déclaration suivante : « Cette revalorisation permet de garantir totalement le pouvoir d'achat des retraités », ce qui est complètement faux. La revalorisation est égale au taux officiel de l'inflation en 2011, soit 2,1 %. Mais l'inflation officielle ne correspond pas à la réalité. Chacun sait qu'elle minore, par exemple, les loyers qui ne cessent de grimper.
Ainsi la revalorisation des retraites complémentaires, définie, elle, non par l'État mais par les « partenaires », syndicats et patrons, sera de 2,3 %, ce qui est sans doute un petit peu plus proche de la réalité (le Medef aurait voulu moins, évidemment).
Et puis cette inflation officielle, cela fait un an qu'elle agit, et même plus d'un an à la date du 1er avril 2012. Pendant toute cette durée les retraites, déjà bien souvent d'un niveau scandaleusement faible, ont encore du retard sur les prix, et le manque à gagner durant cette période, lui, n'est pas rattrapé, il est perdu. Ajoutons enfin que, pour la majorité des retraités, l'argent ne leur parviendra qu'au mois de mai, et plus précisément le 9 mai.
En ce qui concerne le minimum vieillesse, là il y a eu un « coup de pouce » puisqu'il est revalorisé de 4,7 % C'est plus que l'inflation, certes, mais cette mesure ne touche que 400 000 personnes. Sarkozy avait promis de le revaloriser de 25 % en 2007 et sur ce plan il aura tenu parole. Mais quand on pense que ce minimum est maintenant porté à... 777,16 euros par mois pour une personne seule, bien inférieur au seuil de pauvreté, qui est de 954 euros dans les mêmes conditions, on mesure une fois de plus l'extrême indigence de ce minimum de l'extrême misère pour tant de vieillards complètement démunis.