ArcelorMittal -- Florange (Moselle) : Montebourg voudrait lanterner les travailleurs13/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2289.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal -- Florange (Moselle) : Montebourg voudrait lanterner les travailleurs

Qui oserait prétendre qu'il n'y a pas de changement avec le nouveau président de la République ? Le précédent allait s'encanailler dans les usines, le matin même de sa nuit de noces ; le nouveau a reçu les dirigeants syndicaux à l'Élysée lundi 4 juin au milieu des dorures.

Sarkozy disait : « Avec ou sans Mittal, nous investirons dans Gandrange »... et l'aciérie de Gandrange a fermé. Hollande, lui, a demandé à Montebourg de prendre contact avec ses homologues belge, espagnol, allemand et luxembourgeois « afin de conduire une action commune vis-à-vis du groupe ArcelorMittal ».

En tant que ministre du Redressement productif, Montebourg a précisé qu'une mission d'expertise serait lancée « pour analyser les perspectives du marché européen et mondial et examiner avec précision les perspectives industrielles et voir si le site de Florange est viable, performant sur le long terme ». Comme s'il y avait besoin d'une mission pour savoir qu'ArcelorMittal fait des profits par milliards et que, s'il maintient les hauts-fourneaux de Florange à l'arrêt, c'est pour faire tourner à plein régime ceux jugés plus rentables !

Et si les perspectives du « marché » sont mauvaises, le gouvernement donnera-t-il sa bénédiction à la fermeture des hauts-fourneaux ?

Bref, il y a peu de chances pour que Mittal, qui vient d'annoncer le 1er juin la prolongation de l'arrêt des installations pour tout le deuxième semestre, tremble aux annonces de Montebourg.

C'est fin juillet que la mission commandée par le gouvernement rendra ses conclusions. D'ici là, les installations, qui seront à l'arrêt, continueront à se dégrader. ArcelorMittal continuera à faire payer le chômage partiel par l'État. Les actionnaires empocheront l'argent de la vente de leurs quotas de CO2, leurs droits à polluer, inutilisés du fait de l'arrêt des installations.

Si les représentants de l'intersyndicale affichaient leur satisfaction au sortir de l'Élysée, les sidérurgistes n'ont absolument rien obtenu de concret, si ce n'est de belles paroles qui ne garantissent en rien le maintien des emplois.

Cela fait plus de cent jours que l'intersyndicale se mobilise et multiplie les actions pour refuser la fermeture. Dès le lendemain de la rencontre avec Hollande, mardi 5 juin, elle a bloqué toute la journée un train de coke et vidé son chargement sur un passage à niveau afin de maintenir la pression.

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