Sevelnord -- Hordain (Nord) : Certains syndicats signent un accord... PSA ne s'engage pas01/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une-2296.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Sevelnord -- Hordain (Nord) : Certains syndicats signent un accord... PSA ne s'engage pas

Sevelnord, près de Valenciennes, est désormais une filiale à part entière de PSA, après que Fiat lui a laissé ses parts. Depuis plus d'un an, la direction fait du chantage : elle demande 42 millions de fonds publics pour lancer, peut-être, un nouveau modèle en 2016 et elle a négocié un accord avec les syndicats de l'usine.

La CGT a refusé de signer cet accord en parlant de chantage à l'emploi, ce qui est bien le cas en effet. Mais trois autres syndicats, la CGC, FO et le syndicat majoritaire SPI-GSEA ont accepté de signer. Dans l'usine, le dernier jour avant les vacances, le soulagement de pouvoir se reposer enfin dominait tout. Mais peu de travailleurs savent ce qu'il y a vraiment dans l'accord et personne ne pense que le problème de l'emploi est réglé.

L'accord porte « sur l'adaptation des conditions de travail, la pérennisation des emplois et le développement de Sevelnord ». Il prévoit de nombreux reculs : le gel des salaires pendant deux ans au moins, la majoration du travail du samedi qui passe de 45 % à 25 %, la baisse de la prime de nuit, la perte de quatre jours de RTT, la création de « l'overtime », un système qui permet au patron de rallonger la journée de travail en ne prévenant que le jour même, au nom de la « garantie quotidienne du programme de production », la mobilité forcée à l'intérieur de l'usine ainsi que le prêt de main-d'oeuvre à des entreprises extérieures...

Ces deux dernières mesures sont présentées comme un moyen d'éviter le chômage en période creuse. Il y est question de « volontariat ». Mais c'est pour expliquer que « les jours de chômage générés par un nombre insuffisant de volontaires ne pourraient pas être indemnisés selon les conditions actuelles ». Car, aux yeux du patron, ce sont les travailleurs qui sont responsables du chômage par leur refus d'être sans cesse mutés, il faut donc qu'ils soient moins indemnisés !

Voilà ce que l'on trouve dans les vingt-six pages de cet « accord » qui ne contient aucun engagement ferme de PSA pour le lancement d'un nouveau modèle. L'accord ne devrait d'ailleurs s'appliquer qu'à la condition que Sevelnord soit choisie par PSA comme le site de production du nouveau modèle.

Les responsables syndicaux expliquent « qu'il faut accepter des sacrifices pour sauver l'emploi ». Mais ce ne sont pas les sacrifices des travailleurs qui feront qu'il y aura ou pas du travail. Cela dépendra du marché, c'est-à-dire des intérêts financiers de la famille Peugeot et des actionnaires.

À Renault-Vilvoorde, en Belgique, les syndicats avaient accepté tous les reculs, « pour sauver l'usine ». Renault avait fermé quand même. Et la même chose s'est produite dans de nombreuses entreprises, comme à Continental, où quelques mois avant de fermer l'usine, la direction avait imposé un retour aux 40 heures hebdomadaires au lieu de 35 sous prétexte de « sauver » l'emploi.

L'accord Sevelnord, qu'il s'applique un jour ou pas, est révélateur de ce que veulent les dirigeants de PSA : aggraver l'exploitation des salariés et récupérer l'argent public pour garantir les profits des actionnaires. Ce qu'il faut, c'est le contraire : prendre sur les profits des actionnaires et en particulier sur la fortune de la famille Peugeot pour garantir les revenus de tous les salariés.

Partager