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- Lutte ouvrière n°2299
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Leur société
Incendie de Lacanau (Gironde) : Y a-t-il un pilote -- avec Canadair -- dans la région ?
L'incendie de Lacanau, déclenché le 16 août, a ravagé en deux jours 650 hectares. Des forêts qui mettent des décennies à pousser ont flambé, ruinant nombre d'exploitants.
Quelle que soit la cause du départ de feu (négligence, crime ou malchance), les économies faites sur le dos de la sécurité civile ont clairement contribué à aggraver cet incendie. La diminution, depuis des années, des budgets d'entretien des Canadair et autres avions de lutte contre les incendies a abouti à ce qu'une partie de la flotte soit hors-service, même en été. De plus, cette année, sur les douze bombardiers d'eau en état de vol en France, deux ont été volontairement mis de côté pour économiser la maintenance. Alors, comme le reconnaît le gouvernement par la bouche du préfet, la répartition sur le territoire des quelques avions disponibles fait l'objet « d'arbitrages serrés au niveau budgétaire », autrement dit, il n'y a plus qu'à partager la misère.
Ainsi, les deux seuls Canadair habituellement stationnés l'été dans le Sud-Ouest ont cette année été réaffectés à 500 km de là, soit à près de deux heures de vol. Le feu s'est déclenché à 12 h 40 à Lacanau, les Canadair sont arrivés sur les lieux à 16 h 15. Et peu après leur arrivée ils ont dû décrocher, pour se rendre sur un autre incendie déclenché entre-temps.
Prétendre dans ces conditions, comme le fait le gouvernement, que des Canadair plus proches n'auraient rien changé, c'est se moquer du monde. C'est en particulier faire preuve d'un sinistre mépris pour les pompiers et les pilotes, qui avaient fait grève en juillet pour réclamer des moyens (il manquerait 10 millions d'euros pour maintenir la flotte en l'état) et qui avaient en particulier alerté sur le retrait des Canadair du Sud-Ouest.