Vendredi 31 août, la direction de l'usine Toyota d'Onnaing a annoncé une semaine de chômage partiel pour fin octobre-début novembre : les stocks seraient trop importants, les ventes pas à la hauteur...

Pour la direction, il n'est pas question de ralentir les vitesses de lignes et de soulager les postes de travail, alors que les travailleurs courent comme des fous toute la journée.Pas question non plus de supprimer les heures supplémentaires obligatoires en fin de poste... En fait, cette période de chômage partiel, qui pourrait être suivie d'autres jours ou semaines, va servir à augmenter encore la rentabilité de l'usine et à rapporter encore plus de profits pour les actionnaires du groupe Toyota.

Alterner du chômage partiel entre deux périodes où la direction impose des semaines de travail épuisantes, c'est tout bénéfice pour les actionnaires : au final, la production sera faite, des travaux d'aménagement seront réalisés dans plusieurs ateliers lors de cette semaine de chômage... et les salaires seront en grande partie payés par l'État (7,90 euros de l'heure) pendant les jours de chômage. Il y aura même une journée de formation bidon, où la direction pourrait gratuitement faire nettoyer et mettre en peinture... si les travailleurs acceptent !

Bien sûr, ceux-ci vont bénéficier de l'allocation chômage la moins défavorable grâce à la grève d'avril 2009 contre les pertes de salaires en cas de chômage partiel. Malgré cela, ils auront à subir tout de même des pertes allant de 5 à 10 % en fonction des salaires, alors que le groupe Toyota réalise 30 millions d'euros de bénéfices par jour.

Pour le moment les actionnaires gagnent sur tous les tableaux, mais ça ne durera pas éternellement.