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- Lutte ouvrière n°2305
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Dans les entreprises
Hospices civils de Lyon (HCL) : La direction fait payer au personnel son déficit budgétaire
La direction des HCL continue à faire payer à l'ensemble du personnel le retour à l'équilibre financier. Le déficit budgétaire est la conséquence des mesures prises depuis dix ans et, comme le nouveau gouvernement ne veut pas les abroger, la situation continue à se dégrader et justifie, pour la direction, les nouvelles suppressions de postes.
Elle a décidé de généraliser la privatisation du nettoyage des communs, ce qui lui permettra de réaliser des économies de plus de 40 % dans ce secteur. Ce transfert, déjà commencé dans d'autres établissements, va être mis progressivement en place à l'hôpital Édouard-Herriot. Une quinzaine d'agents de ménage contractuels ont ainsi appris début septembre que leur contrat ne serait pas renouvelé, la plupart d'entre eux étant pourtant là depuis longtemps, certains depuis plus de trois ans.
Après avoir restructuré et supprimé un millier d'emplois en cinq ans dans les cuisines, la stérilisation, les secteurs administratifs, les laboratoires et l'imagerie, la direction s'attaque maintenant aux services de soins, en diminuant le nombre d'agents présents auprès des patients. Là encore, des soignants contractuels sont « remerciés ».
Les agents voient leur vie privée malmenée. Les plannings ne sont plus respectés et, au nom du devoir des fonctionnaires d'assurer la continuité du service, l'encadrement ne se gêne pas pour rappeler à tout moment les salariés en congés ou en repos. Les infirmières viennent au travail une boule au ventre, les agents de ménage, eux, sont épuisés par la surcharge de travail.
Le personnel tente de réagir devant cette dégradation programmée. Mardi 18 septembre, quelques dizaines d'agents de l'entretien et des services de l'hôpital Édouard-Herriot se sont rassemblés devant l'entrée, pour dire non au licenciement de leurs collègues et aux réductions d'effectifs.
À l'hôpital de la Croix-Rousse, le personnel vit la même dégradation de ses conditions de travail. Ainsi, en Néonatologie, service hautement spécialisé pour les bébés prématurés, depuis quatre mois l'équipe d'infirmières est en sous-effectif plus de la moitié du temps. Et pourtant deux jeunes infirmières contractuelles, après six semaines de formation, ont été remerciées fin août. Non seulement la direction réduit les effectifs, mais en plus elle a décidé de geler les RTT jusqu'en décembre !
Jeudi 20 septembre, ce sont près de 150 soignants très en colère -- aides-soignants, agents hospitaliers, secrétaires médicales, infirmières, sages-femmes, puéricultrices et deux médecins -- qui ont défilé dans les rues de la Croix-Rousse. La manifestation n'est pas passée inaperçue, aux cris de : « Hospitaliers en colère », « Le changement, c'est maintenant ».
On ne peut que souhaiter que la multiplication de ces mesures finisse par provoquer la colère de tous les hospitaliers et, au-delà, de la population, qui subit elle aussi la dégradation des conditions d'accueil des malades.